Dry The River

Alors que la nouvelle scène folk britannique a connu l'année passée son plus retentissant succès avec le premier album de Mumford And Sons, une relève des plus sérieuses est annoncée en ce mois de mars 2010 : Dry The River. Signés par un label bien connu pour ses choix artistiques à base de coups de cœur, Transgressive Records, les cinq anglais dont les précédentes incarnations n'ont jamais rencontré un quelconque succès jusqu'à présent ont-ils enfin trouvé la bonne formule ?

A l'écoute de ce premier single, New Ceremony, la réponse à la question précédente est un oui franc et massif. Opérant dans un registre semi-acoustique lorgnant à l'envie vers des envolées électriques et des rythmes plus soutenus, la musique de Dry The River n'est pas sans rappeler celles de leurs confrères américains de Fleet Foxes ou Arcade Fire, tant dans le travail de la guitare et l'importance des chœurs que la complexité des arrangements, à commencer par cet instrument devenu en quelques années un véritable incontournable du genre, à savoir le violon.
A l'image d'un Frank Turner, la formation semble appris de son passé artistique, musclé pour certains des musiciens, afin de devenir une entité arrivée à maturité. Désormais accompagnée et soutenue par une poignée d'influents animateurs radio outre-Manche, à commencer par Zane Lowe, Huw Sephens ou encore Rob Da Bank, rien ne semble s'opposer à une rapide ascension, à commencer par un répertoire dont les diverses retranscriptions live semblent avoir suscité un intérêt certain.

A l'aube de prendre leur envol, Dry The River ont encore toutes les cartes en main pour se faire un nom. Le plus dur sera assurément pour eux de ne pas gâcher leur potentiel en choisissant une simplicité perverse liée à l'appel de l'argent et à l'attrait d'une célébrité leur tendant les bras.