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Dry The River

Alarms In The Heart

Dry The River - Alarms In The Heart
Chronique Album
Date de sortie : 25.08.2014
Label : Transgressive Records
4
Rédigé par Julien Soullière, le 6 août 2014
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Le coup de foudre n'est pas une chimère, du moins quand il s'agit de musique. Ainsi, il n'aura pas fallu attendre Shallow Bed pour être sous l'emprise du folk flamboyant qu'aiment à jouer Dry The River, un groupe qui aurait très bien pu ne pas se remettre du peu d'entrain affiché par son label de l'époque, et du départ précipité de Will Harvey (violoniste, claviériste).

C'était sans compter sur la force de caractère de ces jeunes gens qui trempaient il y a quelques temps encore dans le punk et le hardcore : de retour sous les jupes de Transgressive Records, le désormais quartet revient aux affaires avec un second opus au doux parfum de premier amour.
Car à bien l'étudier, la recette n'a pas changé d'un gramme de sel sur Alarms In The Heart, exception faite de la double originalité que constitue la participation vocale d'Emma « feu The Delgados » Pollock sur Roman Candle. Et c'est vrai, jamais Shallow Bed n'avait ouvert la porte aux collaborations, encore moins à un représentant de la gent féminine, qui vient ici saupoudrer de chaleureux œstrogènes un univers d'une extrême sensibilité, mais sûrement trop concentré en hormones mâles.

Alors, ça peut paraître paradoxal, mais le statisme, voilà bien le tour de force de Dry The River. Car tout cuisinier amateur le sait : il peut s'avérer délicat de faire aussi bien deux fois de suite. Nous, on ne demandait pas mieux qu'un second vent violent, rencontre entre deux belles masses d'air que sont les Fleet Foxes d'un côté, et les Mumford & Sons de l'autre. Chanceux que nous sommes, c'est précisément ce que propose Alarms In The Heart.
Peu surpris par ce qu'on écoute, on ne cède pourtant jamais à l'envie de s'adonner au jeu des sept erreurs. Alarms In The Heart n'a à rougir de rien, il délivre comme son prédécesseur des titres d'une évidence folle, mélodiques à souhait, à mi-chemin entre la complainte entonnée au coin du feu et les fulgurances rock qui hantent les gentils hobos. Comme toujours chez Dry The River, la part belle est faite aux harmonies vocales, et d'ailleurs, en parlant de voix, nul doute que la musique des Londoniens ne serait pas aussi délectable sans les vocalises d'un Peter Liddle une fois encore parfaitement en place. Difficile dans ces conditions de ne pas apprécier ce second opus, et certains morceaux en particulier, à l'instar de Med School (émaillé tout du long de cuivres festifs), Vessel (du calibre de No Rest, à vous hérisser les poils), ou encore Rollerskate, titre turbulent comme un sale gosse.

Rayonnante, voilà sûrement l'adjectif qui caractérise le mieux la musique de Dry The River, qui nous reviennent avec un album de très belle facture (court et sans déchets), fait de titres à haute teneur émotionnelle, mais qui jamais ne nous forcent la main. Innée ou acquise, reste que l'intelligence dont fait preuve le groupe lui permet de tirer au mieux partie de ses diverses influences, et le conforte au rang de ces formations qu'on ne se lasse aucunement d'aimer.
tracklisting
    01. Alarms In The Heart
  • 02. Hidden Hand
  • 03. Roman Candle (feat. Emma Pollock)
  • 04. Med School
  • 05. It Was Love That Laid Us Low
  • 06. Gethsemane
  • 07. Rollerskate
  • 08. Everlasting Night
  • 09. Vessel
titres conseillés
    Rollerskate - Vessel
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