CHVRCHES

Une lichette de The Twilight Sad (Martin Doherty), une pincée de Aerogramme/The Unwinding Hours (Iain Cook), une touche de féminité en la personne de Laureen Mayberry, voilà pour ce qui est des principaux ingrédients. Et c’est de leur mélange en proportion savante que résulte The Mother We Share de CHVRCHES, une pop song tout d’électro vêtue, que d’aucuns diront « comme tant d’autres ».

Comment leur donner tort puisque l’histoire, il est vrai, débute de façon somme toute assez banale, par l’intermédiaire d’une voix de femme-enfant, une rythmique peu aventureuse, quelques interjections - du type « ohoh-ohoh! » - reprises en chœur par l’ensemble des musiciens, et puis des claviers kitschouilles, qui nous ramènent éternellement à nos premières émotions de gamers, à cette époque où nos mains n’en pouvaient plus de serrer les manettes de la Super NES.
Rien d’extraordinaire jusqu'ici, sauf que la sauce prend soudain une tournure bien plus agréable, et non soupçonnée, à l’occasion d’un refrain teinté d'une mélancolie toute naïve. Dès lors, et pour peu qu’on ne soit pas allergique au genre, qu’on sache se revoir adolescent, ou que l’on mette un temps son aigreur au vestiaire, difficile de ne pas rentrer dans le jeu qui s'offre à nous. Celui dans lequel une petite voix fluette se perd au milieu d’une nuée de cliquetis sonores du plus chouette effet.

On ne va pas se mentir, The Mother We Share ne marquera pas la décennie, mais saura sans nul doute se faire une place dans les « party playlists » de France et de Navarre. Les bonbons, c'est encore meilleur avec modération.