The Bohicas

Noir, violent et passionné, telles sont les couleurs du double vidéo clip qui sert de promotion au dernier groupe signé sur Domino Records, The Bohicas.

Une stratégie astucieuse pour se démarquer en début de carrière, et donner immédiatement un visuel et une identité marquante à sa musique. Les quatre jeunes musiciens de ce groupe des environs de Londres nous plongent, à l’aide de ce (très) court-métrage hypnotisant, dans une ambiance malsaine de dépravation sensuelle et sanguinolente, utilisant un rock nerveux et acéré comme piédestal à un phrasé ultra mélodique et accrocheur. Les deux singles, qu’il ne faudrait pas non plus réduire au statut de bande-son, sont totalement homogènes et s’enchaînent si bien qu’on aurait du mal à les séparer. Distordus et incisifs, ils ne sont pas sans rappeler l’esthétique du récent Evil Eye de Franz Ferdinand, groupe dont ils ont par ailleurs déjà assuré la première partie au festival Ibiza Rocks.

Employant refrains efficaces, saturation sans parcimonie et arrangements brutaux, ces dignes héritiers de la mouvance garage/néo-punk sont adeptes de sobriété dans leurs structures musicales et parviennent à nous plonger dans le même état d’ébriété nocturne que le héros téméraire dont leur clip nous narre l’épopée. Ce rock est un sursaut d’énergie spontanée, une fulgurance dont on imagine l’écriture rapide et évidente comme doit l’être tout morceau de garage rock qui se respecte...

Il n’y a pour l’instant que ces deux courts morceaux à se mettre sous la dent, mais on peut présumer un lourd potentiel chez ce quatuor qui devrait prochainement apporter sa pierre à l’édifice du rock indé anglais. Après tout, leur nom est l’acronyme de « Bend Over, Here It Comes Again ».