Blueprint Blue

Back to basics. Neil Young et autres Bob Dylan sont décidément des sources d’inspiration intarissables pour qui s’évertue à jouer de la musique de part et d’autre de l’Atlantique. Ainsi, après avoir tâté de la dark-wave au sein des regrettés S.C.U.M, Huw Webb (frère de Rhys, bassiste de The Horrors) et la discrète Melissa Rigby s’associent au chanteur et guitariste Elliot Hayward pour une ballade au sein des terres rock ensemencées depuis toujours par les anglo-saxons, et desquelles sont sortis de si succulents fruits dans les années 60.

Si cet Undertoad EP vous apparait comme foncièrement régressif, c'est là tout à fait normal. Comme d’autres artistes avant eux (et, a fortiori, d’autres suivront), Blueprint Blue ont fait le choix de ne pas tenter, de regarder derrière plutôt que devant, de faire de la musique à partir de plaisirs simples, connus, mais néanmoins appréciés. On citait déjà le blues rock mélancolique de Neil Young et Bob Dylan, mais c’est auprès d’autres artistes encore que le groupe est allé chercher matière à s’inspirer: en résultent un Rattlesnake dont le lien avec le Start Me Up des Stones est à la limite de l’incestueux, et un Panick Attack Blues qui lorgne méchamment sur la copie de l'ami Jimmi H.
Alors, paraît-il que c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. Peut-être, peut-être pas. En tout cas, si cet Undertoad aurait franchement de quoi rougir tant il est sur-référencé, il sait aussi se faire sympathique, notamment lorsque les instruments s'expriment, seuls, durant quelques longues minutes (The Cabin Is Cold, Panic Attack Blues).

Apaisant, tout simplement parfait pour débuter une journée du bon pied (ou la finir de la même façon), l'EP Undertoad n'en reste pas moins un consommable parmi d'autres, un disque qu'on écoute parce qu'il sait prendre soin de nos oreilles, mais sans jamais se soucier de qui en est responsable. Tant mieux pour nos playlists, dommage pour ce groupe qui souffre d'avoir du goût, du savoir-faire, mais pas encore de personnalité.