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Windmill

Puddle City Racing Lights

Windmill - Puddle City Racing Lights
Chronique Album
Date de sortie : 16.04.2007
Label : Melodic Records
4
Rédigé par jOe, le 29 avril 2007
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Certains albums semblent, et on aurait peine à expliquer pourquoi, raconter notre vie. Leurs sons s'imbriquent parfaitement dans notre quotidien et les humeurs qui le composent. Le premier album de Windmill fait partie de ceux là. Avec ses chansons à la fois mélancoliques et enjouées, Matthiew Thomas Dillon (sorte de grande tige à lunettes et chemise rayée) s'insinue dans nos vies histoire d'y changer un peu l'éclairage.

Puddle City Racing Lights s'ouvre sur les deux éléments qui font le coeur de la musique de Windmill : un piano tristounet et une voix frêle et haut perchée. Sur cette ligne épurée, le jeune auteur dresse un éventail de mélodies généreuses et parfois surprenantes. Se contentant de ces bases solides, Dillon aurait très bien pu nous livrer un album piano-voix tout à fait écoutable. Mais loin de faire dans le minimalisme notre jeune artiste garnit ses compositions d'arrangements divers et variés. Des cascades de cordes grandiloquentes, des harmonies vocales héritées des Beach Boys, des synthétiseurs divers et tout un attirail brinquebalant viennent donner corps à son univers. Très vite on prend plaisir à guetter la prochaine envolée lyrique. On savoure les passages épurés en attendant avec impatience que tout déraille et nous emporte dans un nouveau tourbillon musical. Une telle maîtrise pourrait s'avérer absconse et tourner à vide mais il n'en est rien car, en bon chef d'orchestre, Windmill dispense ses effets avec intelligence et ne surcharge jamais l'espace de partitions inutiles.

Sa voix aiguë est parfois à la limite de la justesse mais c'est ce qui fait sa valeur. On y décèle des nuances subtiles, une sensibilité exacerbée et une fragilité touchante (les influences de Mercury Rev et Neil Young raviront les auditeurs avertis). Son timbre est doux-amer sans pour autant verser dans le larmoyant. Ses paroles sont tristes mais jamais pleurnichardes. En bref, Windmill sait ne pas se laisser submerger par l'émotion et la dose avec talent.

Évidemment, ce premier album n'est pas exempt de défauts. Une certaine unicité de ton nous incite, sur les morceaux les plus faibles, à une écoute plus distraite. Windmill manque peut-être encore un peu de panorama pour écrire des complaintes éternelles. Mais ces petites imperfections n'entament que très peu la qualité de Puddle City Racing Lights, un disque rempli de petits hymnes à la vie, à ses joies comme à ses peines. Un album qu'il est bon d'écouter en marchant dans les rues en fin d'après-midi. En se couchant, à l'aube, dans un parc désert. En se protégeant de la pluie sous un abribus. En regardant les gens vivre avant de les rejoindre.
tracklisting
    1. Tokyo Moon
  • 2. Boarding Lounges
  • 3. Fluorescent Lights
  • 4. Newsflash
  • 5. Plastic Pre Flight Seats
  • 6. Planning Stopped
  • 7. Asthmatic
  • 8. Fashion House
  • 9. Plasticine Plugs
  • 10. Tilting Trains
  • 11. Fit
  • 12. Replace Me
titres conseillés
    Tokyo Moon - Fit - Fluorescent Lights
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