Chronique Album
Date de sortie : 14.09.2009
Label : Melodic Records
Rédigé par
Johan, le 29 septembre 2009
Le concept album n’est pas mort. Matthew Thomas Dillon nous le prouve cette année à travers son projet solo Windmill et cet Epcot Starfields. Créé à partir d’une visite qu’il a faite étant enfant au parc EPCOT (Experimental Prototype Community Of Tomorrow) en Floride, il prolonge ce voyage 28 ans après en apportant une once de nostalgie et beaucoup d’imagination à dix plages flirtant par a-coups avec la pop baroque.
Faisant suite à l’excellent Puddle City Racing Lights, ce second album fait (a priori) pâle figure face à son prédécesseur malgré une intention noble et bienvenue de la part du jeune anglais. Non pas qu’il soit fondamentalement mauvais, mais le premier album de Windmill fût tellement inattendu et saisissant qu’il est difficile d’apprécier pleinement celui-ci dont l’effet de surprise est inévitablement moindre, pour ne pas dire absent.
Bien que le renouvellement soit là, prenant sur une moitié de l’album une direction différente, notamment dans les arrangements souvent splendides, le chant si singulier de l’artiste, pourtant dans l’ensemble moins mis en avant, retient encore trop les compositions pour en faire des chefs d’œuvre. Quelques chansons n’en sont pourtant pas loin, à l’image des splendides Ellen Save Our Energy et Sony Metropolis Stars.
Ainsi, parfois redites de Puddle City Racing Lights, deux ou trois compositions s’effacent légèrement par rapport aux autres, ce qui est fortement regrettable dans un album qui se veut aussi ambitieux. Ce seront donc les chansons les plus fournies, à base de violons, chœurs et guitare, qui nous emprunteront davantage les tympans que celles plus dépouillées, formées uniquement de la base voix-piano qu’on avait pu découvrir tout au long de Puddle City Racing Lights.
Malgré ces quelques petits défauts qui n'en sont donc pas vraiment, Epcot Starfields est une épopée spatiale incomparable. Nous prenant par la main durant quarante minutes d’apesanteur, de délicatesse, d’intensité, les cordes vocales si particulières de Matthew Thomas Dillon forcent l’admiration si tant est que l’on adhère à ce grain de voix nasal inhumain, pendant masculin de la mi-extraterrestre mi-Donald Duck Joanna Newsom, et cousin proche des deux Jonathans venus d'un autre monde, "Yoni" Wolf (Why¿) et Donahue (Mercury Rev).
Plus hétérogène que Puddle City Racing Lights mais cependant bien moins étonnant, Epcot Starfields aurait pu être le debut album parfait d’un parfait inconnu. Au lieu de cela, il n’est que l'album abouti d’un artiste reconnu.