Polytechnic

Pourquoi un jeune groupe en devenir prendrait il le risque de quitter un label comme Transgressive Records après ses deux premiers singles, Won't You Come Around et Pep ? La question peut interpeller, mais l'écoute de Down Til Dawn apporte un début de réponse amer du point de vue des jeunes anglais, et ce en un seul et unique mot : déception.

De débuts réussis transformés en déception il est également question sur ce disque. Si Won't You Come Around? et surtout le génial Man Overboard, immédiatement accessibles et reconnaissables, jouent parfaitement leur rôle de rampe de lancement, l'effet de surprise retombe tout aussi rapidement. Dylan Giles a beau s'époumoner de sa voix atypique sur une pop tantôt britannique à la Supergrass, tantôt américaine à la Pavement, l'ennui l'emporte sans vraie résistance sur la durée.

Sur Cold Hearted Business, le groupe semble atteindre ses limites. Le morceau se veut répétitif, porté à bout de bras par des "oh oh oh oh" récurrents et même irritants, et au final sans grand intérêt. De manière générale, les compositions tirées de ce premier opus manque de rythme et de personnalité, l'enchaînement se fait sans la moindre excitation, sans même que l'envie de donner une nouvelle chance ne soit ressentie. Il faut ainsi attendre les dernières minutes, plus inspirées et marquées par la version très réussie de Polling Card à la guitare acoustique et au piano puis par le riche et paradoxal Running Out Of Ideas, afin de pouvoir à nouveau esquisser un sourire.

Visiblement à cours d'idées dès leur premier effort, Polytechnic seront rapidement oubliés. Au suivant !