Avec leur premiers single
Be My Friend, The Hedrons semblaient bien parties pour devenir les Plastiscines anglaises. Des choeurs mielleux, des paroles risibles et un refrain ô combien insupportable qui feraient passer
Juliette et ses
Licks pour les dignes successeurs des
Distillers. Mais c'était sans compter sur l'album qui, bien qu'en dents de scie, s'avère loin d'être indigeste.
Dès
Heatseeker, le ton est donné mais le talent hélas ne suit pas. Bien que la guitare tienne la distance, le titre pâtit par ses couplets trop empruntés au Supersonic de
Oasis. La même critique sera faite à
Couldn't Leave Her Alone et son riff certes efficace mais pompé religieusement sur la géniale Little Sister des
Queens Of The Stone Age. Dès l'intro on s'attend à quelque chose de grand, de passionné, mais c'est finalement Tippi qui pointe le bout de sa voix effacée. En revanche, ce titre a tout de même le privilège de s'intensifier après une minute creuse et le chant de filer manu militari dans les graves avec délice.
Car chez The Hedrons, et comme dans tout girls band, c'est le chant qui orchestre les chansons et les fait emprunter un rang bien spécifique. Ici, quand ce n'est pas à la pop bubble gum de
Sahara Hotnights et
The Donnas qu'elle renvoie (
Be My Friend,
Place Like This,
Frame Of Mind), Tippi parvient à jouer dans la cour des grandes, celles qui entre deux tours de balançoire piquent le goûter des autres et fument des joint dans les toilettes des garçons,
PJ Harvey et Brody Dalle en tête de peloton. Punk's maybe not dead.
Malgré un pseudo peu engageant quant à la sensualité qu'il dégage, Tippi convainc aisément dans son rôle de jeune punk arrogante et sexy sur des titres comme
Falling Star,
I Need You et
Sympathy. Les deux titres de fin clôturent avec brio l'album et confirment le potentiel mélodique du groupe tout en distordant vivement les guitares :
One More Won't Kill Me passe pogressivement du grave à l'aigu cacophonique, toujours dans cette tension érotique quasi palpable, et
What Am I To Do touche du blues dans une ambiance ardente à la
Little Flames.
The Hedrons font donc le grand écart entre pop surfaite et rock bête et bestial, mais fort heureusement le second l'emporte sur le premier.
One More Won't Kill Us laisse ainsi une très bonne impression malgré quelques incartades peu glorieuses et son final électrisé laisse présager un An Other More Won't Kill Us, espérons-le, encore plus sauvage !