Glasvegas

Glasvegas bouscule les décennies et les clichés. Ils s’engouffrent dans un style ou les groupes se copient sans complexe. Vous avez parfois du mal à distinguer les Raveonnettes des Jesus & Mary Chain, vous trouvez que ces derniers sonnent comme un Velvet Underground brouillon, et vous aimez ça ? C’est l’effet perfecto et lunettes noires qui plus que n’importe quelle pédale d’effet ou ampli donne une tonalité particulière aux guitares noisy sur une rythmique aigrelette.

Effet Vegas ? Les écossais mettent une couche de vernis à la Killers dans cette pop en noir et gris. L’efficacité de leurs mélodies a un côté héroïque qui manque souvent dans l’univers lo-fi. Geraldine est leur morceau le plus emblématique et aussi le plus addictif sans être trop facilement pop. Histoire de prouver vite qu’ils ne sont pas le groupe d’un seul tube, ils ont ainsi placé dans la foulée une autre bombe : It's My Own Cheating Heart That Makes Me Cry. En quatre minutes, le groupe y réussit par quelques changements de mélodie et de rythme une chanson au final flamboyante.

La force du groupe est aussi celle de son chanteur qui joue avec son accent écossais pour donner une tonalité supplémentaire à la musique électrique de son groupe. Son monologue sur la sonate au clair de lune de Beethoven donne un Stabbed crédible et déroutant. Ces quatre gars de Glasgow ont réussi un premier album sans ambition excessive et sans complexe, juste pour le plaisir de la musique et de la pop noisy.