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Songdog

A Life Eroding

Songdog - A Life Eroding
Chronique Album
Date de sortie : 26.04.2010
Label : One Little Indian
35
Rédigé par Mélissa Blanche, le 4 mai 2010
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Le trio gallois Songdog revient avec un quatrième opus, A Life Eroding, et le compositeur, chanteur et guitariste Lyndon Morgans ne semble pas avoir abandonné sa prétention à faire un album qui ne s’oublie pas.

Attention, ne vous contentez pas d’une seule petite écoute. A priori, l’album peut sembler un peu monocorde, trop triste, trop déprimant, trop fade. C’est vrai. Mais offrez-lui une deuxième chance, peut-être une troisième, et vous devriez changez d’avis. Le moins que l'on puisse dire, c’est que Songdog n’est pas un groupe commercial. Tout au long de l’album, il vous embarque dans un voyage entre folk, acoustique, valse, western et country, le tout dans une ambiance de films rétro.
L’album ne commence pas tout à fait sur les chapeaux de roue avec A Life Eroding (So Much Sorrow). Ne vous laissez pas décourager par le pénible leitmotiv « there’s so much sorrow, so much sorrow in the world ». Et puis, la chanson sonne comme un plagiat raté de Blowin' In The Wind de Bob Dylan. A y regarder de plus près, même cette chanson a une beauté cachée, mais, rien à faire, les paroles font tort au talent de Lyndon Morgans. Heureusement, pour qui a le goût de l’ancien, Obediah’s Waltz devrait faire l’affaire. 1979 aussi se veut résolument nostalgique. « I told you, I could raise the dead », nous chante Morgans de sa voix torturée et on y croit presque, tant il parvient à donner vie à tout ce qu’il raconte.

Vient ensuite le très beau Shaman, qui vaut surtout pour ses ruptures de rythme au début de la chanson, sa simplicité et ses quelques passages d’harmonica. Tentative fructueuse sur I Got Drunk And Wrote You A Poem également. On a ici vraiment l’impression d’une petite pièce qui se déroule devant nos yeux, sur le ton de l’introspection. Et pour cause, Morgans a été dramaturge avant de se lancer dans la musique. Et bien sûr, chapeau bas pour le titre, mais il n’y a à peu près que cela de drôle dans cette chanson profondément mélancolique.
En réalité, c’est tout l’album qui se joue sur le mode mineur. Et pourtant, les paroles sont souvent étonnamment optimistes, de « For me, you turn the world from shit into gold » dans An Old Man's Love à « Let’s pretend we’re immortal » dans It’s Raining On The Old Cat’s Grave. Si l’ambiance devient trop pesante, n’hésitez pas à tenter 3:30am, un morceau plus léger, et d’inspiration country, qui se démarque agréablement du reste. Mais s’il est une chanson qu’il ne faut pas hésiter à écouter et réécouter, c’est bien le doux-amer It’s Raining On The Old Cat’s Grave et ses très beaux passages d’harmonica. Les paroles pourraient bien même vous faire sourire.

N’allons pas jusqu’à dire que l’album est parfait. Loin s’en faut. D’abord, il ne plaira pas à tout le monde. C’est là tout le pari risqué de Songdog que de nous embarquer dans un univers très personnel. Si vous n’aimez pas les chansons douces, n’y pensez même plus. Et puis, c’est un album à savourer. Même les meilleures choses, il ne faut pas en abuser. C’est particulièrement vrai pour cet album. Cependant, A Life Eroding devrait faire le bonheur de tous ceux qui aiment le folk, la musique rétro et les ballades à la Leonard Cohen. Même s’il n’y a quand même pas là toute la magie de celui-ci.
tracklisting
    1. A Life Eroding (So Much Sorrow)
  • 2. Obediah's Waltz
  • 3. Gene Autry's Ghost
  • 4. 3:30am (Small Talk)
  • 5. 1979
  • 6. Elaine
  • 7. Shaman
  • 8. I Got Drunk And Wrote You A Poem
  • 9. It's Raining On The Old Cat's Grave
  • 10. An Old Man's Love
  • 11. The Widow
titres conseillés
    It’s Raining On The Old Cat’s Grave - 3:30am (Small Talk) - Obediah’s Waltz
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