NO CEREMONY///

Depuis leurs premiers pas en 2011, les trois musiciens de NO CEREMONY/// ont toujours pris un malin plaisir à entretenir un anonymat certain autour de leur formation, de leur identité et même de leur origine. Deux hommes, James et Kelly, se partageant guitare, claviers, synthétiseurs et percussions, et une femme, Kelly, préposée au chant et à la basse, originaires de la ville de Manchester, s'étaient ainsi faits remarquer sans crier gare avec la diffusion inopinée de leur premier single auto-produit, HURTLOVE. Fidèles à leurs convictions et à une ligne de conduite bien définie, c'est sur leur propre maison de disques que voit aujourd'hui le jour un premier album éponyme produit par leurs soins.

A l'image des compositions présentées par le trio à travers diverses vidéos publiées sur Internet au cours des derniers mois, les neuf titres que compte le disque naviguent au croisement des genres, de la musique électronique au rock en passant par la new wave, les sonorités synthétiques et autres percussions se voyant mêlées aux instruments organiques, à commencer par un piano le plus souvent placé au centre des mélodies. Le chant, majoritairement féminin bien que ponctuellement assuré par la frange masculine du groupe, se veut tantôt naturel tantôt manipulé et transformé de par l'usage de l'auto-tune ou autres effets. A la fois sombres et entrainantes, les atmosphères créées par le trio se révèlent ainsi propices à attirer l'auditeur sur le dancefloor, quand bien même le tempo se voit ponctuellement freiné le temps d'une poignée de ballades plus dépouillées et posées.

Introduites au clavier, les deux premières pistes de l'album, HURTLOVE et FEELSOLOW, figurent parmi les plus accrocheuses et réussies du groupe, trouvant aisément le juste équilibre entre douceur et rythme plus dansant de par l'utilisation de la basse alors que les paroles du second, « is it wrong to make you love me?, is it wrong to make you stay? » se révèlent vite enivrantes. Pour HEARTBREAKER, sur lequel le groupe se paie le luxe d'inviter Joey_Santiago des Pixies à la guitare, le ton monte avec une utilisation plus agressive de électronique et des chœurs féminins portant le refrain, faisant de cette chanson la plus « radio friendly » du disque.
Passé ce premier tiers, le groupe présente une seconde facette de sa personnalité avec le superbe WARSONGS puis AWAYFROMHERE, délaissant un temps l'électronique avec des rythmes plus lents mais non moins envoûtants. Le constat découlant de l'écoute de la fin du disque, dont la seconde moitié s'avère malgré tout moins marquante que la première, est identique : si DELIVERUS ou HEAVYHOUR jouent la carte de la sobriété avec guitare acoustique, boîte à rythmes, piano et chant, PARTOFME et surtout HOLDONME misent sur un regain d'intensité appréciable.

Si certains pourront reprocher à l'album une production trop léchée, un comble pour un groupe s'étant sciemment privé de l'expertise d'un quelconque producteur, NO CEREMONY/// signent ici une premier essai d'excellente facture, qui plus est dépourvu de raté ou temps faible.