Hyde & Beast

Certains side-projects ne sont pas toujours destinés à rester des projets parallèles éphémères. Hyde & Beast en fournit la preuve : trois ans après avoir sorti Slow Down, un premier album conçu sans grande ambition sinon celle de se faire plaisir, le duo britannique composé de Dave Hyde, membre de The Futureheads, et Neil Bassett, ex-membre de The Golden Virgins, revient avec Keep Moving, un deuxième disque qui dévoile un peu plus la solidité de leur talents respectifs réunis et vient concrétiser pour de bon leur collaboration régulière.

En onze nouveaux titres, le duo de batteurs dévoile tout son sens de la composition et sa maîtrise de la pop-music dans tout ce qu'elle a de grand et varié à la fois ; on y découvre des chansons conçues dans un contexte de rupture difficile et (par conséquent) aux paroles pas toujours très roses, mais qui ne sont jamais tristes pour autant. Un peu comme si la lumière était indissociable de la pénombre, ou inversement, chez les deux hommes.

L'album laisse ainsi place à des refrains lumineux (Open Your Heart, Blown Away) et donne de multiples occasions de sillonner de longues plaines paisibles ( Like I'm Grass, Animals) autant que des chemins plus décousus et escarpés où le mystère et la surprise forment de joyeux guides auditifs. Plus loin, on découvre aussi des ballades empruntes de surf-music, de blues, de glam-rock... Un bon mélange de mélodies plutôt catchy et de fines harmonies vocales qui nous placent directement au cœur des années 60 et 70 et que n'auraient pas renié David Bowie (Open Your Heart), T-Rex (Blur, Keep Moving, Train To Nowhere), les Beatles (Ba Ba Ba et ses violons emplis de grâce et d'élégance) et bien d'autres...

Le piano croise toujours la guitare fuzz, la basse groovy fricote avec des batteries droites et efficaces, la guitare acoustique flirte avec la guitare slide sur des airs un peu pysché (Suits Me Fine) et les cuivres ajoutent de l'âme et de la chaleur sur une poignée de titres aux arrangements fournis (Forever Your Own, A Dark Mistake). De quoi donner à ce disque une belle orchestration, à défaut d'une vraie originalité.