The Holloways

Loin des groupes en « The » se glissent discrètement dans les bacs les groupes d'une scène que le célèbre magazine people anglais NME a étiqueté Thamesbeat – en opposition à la scène Whitechapel post-Libertines. The Holloways en font partie et élargissent donc le cercle très restreint en sortant à leur tour leur premier album, So, This Is Great Britain ?.

Même si de facture relativement classique comparé à ses imprévisibles prédécesseurs que sont Making Dens et The Freedom Spark de respectivement Mystery Jets et Larrikin Love, So, This Is Great Britain ? s'avère payant lorsqu'il surprend par un changement de rythme inattendu comme sur la fin de Happiness And Penniless, ou par une tournure de voix singulière à l'instar de Reinvent Myself. Les divers genres musicaux qui parsèment ce disque en font une oeuvre à la fois spontanée et perfectionnée. Ainsi, les mélodies et paroles décomplexées, c'est-à-dire bien loin des esprits tourmentés des feux Libertines, peuvent parfois laisser place à des structures obsédantes, telle la rythmique reggae bouillonnante de Fuck Ups, ou encore le fabuleux pont de Great Britain fait de guitares saturées incendiaires.
L'album fait donc dans son ensemble la part belle aux guitares. Les riffs incisifs entaillent agréablement les tympans, quelques solos entraînants s'immiscent entre deux refrains (Great Britain donc, Fit For A Fortnight, What's The Difference, Generator) afin de mieux imprégner notre esprit et ce pour notre plus grand plaisir. Bien entendu, le groupe ne laisse pas en plan son côté festif et apporte à sa musique électrique des instruments bluegrass (Two Left Feet, Diamonds And Pearls, l'entraînant Malcontented One), comme nous ont assénés il y a peu les excentriques Larrikin Love, et ajoute même à son répertoire une jolie ballade pop-folk répondant au doux nom de Most Lonely Face.

The Holloways marchent donc sur les traces de Larrikin Love en apportant les mêmes instruments et la même énergie mais avec une démarche bien différente : le quartet préfère en effet se pencher du côté du blues énervé plutôt qu'aller plus loin dans l'expérimentation éclectique comme ses confrères ont fait, et, à l'écoute des multiples solos addictifs qui nous prennent aux tripes, on se dit que ce n'est finalement pas un mal.