Milburn

4 jeunes garçons de Sheffield qui sortent en 2006 un premier album de pop-rock fraîche et dansante, sans complexes ni préjugés : la comparaison est toute trouvée. Alors, Milburn n’est-il qu’une pâle copie des Arctics Monkeys ou bien Well Well Well restera-t-il plus longtemps sur la platine que Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not?

Autant le dire d’emblée, à la première écoute, le lien est fait et réfuter une comparaison avec les Arctics Monkeys est comme nier l’évidence. Tout y ressemble : les riffs de guitares désinvoltes, la voix énergique d’adolescent boutonneux, les tubes aussi. On bouge et on se défoule… mais ça sent quand même le réchauffé.

Le premier titre éponyme, Well Well Well, captive tout de suite l’attention mais la pression est mise avec le 2e morceau : Showroom, et son refrain "The book that you’re reading is upside down", amplifié par la ligne de basse ronflante du chanteur Joe Carnall, fait mouche. L’enchaînement avec le très Jam Send In The Boys renforce l’idée que cet album contient quelques tubes punk imparables.
Mais Milburn s’est également inspiré des penchants reggae-ska des années 80 : The Clash ou même The Specials sont des influences assumées par le groupe : des morceaux tels que Cheshire Cat Smile ou Storm In A Tea Cup en sont la preuve.
Milburn marque également sa différence par des paroles assez amusantes, en tout cas un peu moins puériles que celles de leurs "romantiques" camarades du même âge. Le "When I see my good friend Johnny go and smack him right between the eyes" tiré de Lipstick Lickin' en est un bon exemple, tout comme la chute de la "love-song" What You Could’ve Won : "You're not just a number, upon a computer…or a shopping list" qui peut également être pris au 2e degré.
L’album se conclut sur Roll Out The Barrel, titre acoustique où les trois musiciens accompagnent Joe Carnall en faisant sonner des tasses et des bouteilles en fond sonore tout en débitant des chœurs écorchés (ou éméchés…).

Donc oui, l’album de Milburn ressemble à s’y méprendre à celui des Arctics Monkeys et oui, il est toujours difficile d’arriver après la bataille. Mais les chansons moins naïves et l’ambiance plutôt sympathique de Well Well Well nous conquit tout autant, même si, bien sûr, l’album ne compte pas 12 tubes.
En n’oubliant pas que Milburn a débuté dans les salles de Sheffield avant leurs compères, on se dit qu’on peut espérer quelque chose pour l’avenir de ce groupe.