The Long Blondes

Une attente trop longue laisse généralement un goût de déception. De très bons singles et puis un album moyen où l'oreille ne se fait jamais aux nouveaux titres. The Long Blondes auraient facilement pu tomber dans le piège de la facilité, mais avec leur premier album, Someone To Drive You Home, ils démontrent au contraire à leurs fans -aussi bien qu'a leurs détracteurs-, que la patience a parfois du bon.

Cinq des douze titres de Someone To Drive You Home ont déjà été des singles ou b-sides. Réenregistrés par Steve Mackey (Pulp), ces titres n'en deviennent que plus forts, plus proches d'un son live. Ouvrant l'album, Lust In The Movies reçoit enfin toute l'attention de l'auditeur après n'avoir été que b-side d'Appropriation (By Any Other Name), absent de l'album par ailleurs. Plus rapide et plus tranchant que sa première version, Lust In The Movies donne ainsi le ton de tout l'album. Quand à la a nouvelle version de Giddy Stratospheres, si elle n'apporte rien de plus par rapport a l'original, ne lui enlève nullement son charme disco et son rythme punk.

Parmi les nouvelles compositions, Only Lovers Left Alive possède un côté épique avec un riff très court et son refrain qui sonne comme une explosion. La voix de Kate Jackson révèle toutes ses possibilités lorsqu'elle monte dans les aigus pour s'écrier « Only lovers left alive ». C'est toujours cette même voix qui monopolise l'attention, que ce soit sur In The Company of Women ou bien encore sur le monologue de You Could Have Both (où elle est accompagnée par Dorian pour le moment le plus Pulp de l'album). En interprétant les déboires d'une femme trompée, Kate n'en oublie pas pour autant de jouer de sa sexualité en alternant voix suave et voix nerveuse.

Ces quelques lignes tirées de In The Company Of Women résument bien l'humeur de l'album : « I don't need it spelling out to me/ She's keeping him company/ And I can see the signs/ He likes her company better than mine ». Le thème principal de Someone To Drive You Home est sans aucun doute l'adultère et la déception amoureuse. Sur Madame Ray, Kate Jackson va jusqu'à affirmer « Eventually I cheat on every man I see ». Aussi dur que ce thème soit, les chansons oscillent entre grosse déprime d'adolescente et prise de conscience féminine. Et c'est en cela que The Long Blondes ont réussi un parfait premier album. Ils ne trahissent pas leurs racines post-punk et brit-pop mais y ajoutent des paroles à la fois personnelles et universelles.