Festival défricheur des nouvelles tendances musicales, Fireworks! se veut citadin, contemporain, précurseur, et exaltant. Ce n'est pas moi qui l'affirme, ce sont les organisateur du dit « feu d'artifice ». A l'affiche ce soir au Point Ephémère, Oberhofer et Trailer Trash Tracys. Un petit peu des Etats-Unis, de la Suède et du Royaume-Uni viennent jouer devant un public français parsemé d'italiens et d'espagnols. Le monde a rendez-vous ici ce soir semble-t'il.
Autant être honnête, en me dirigeant vers la salle, le programme de la soirée me semble destiné à être composé d'une prestation correcte et d'une belle surprise. Je vous le dis tout de suite afin d'éviter que le suspense prenne trop d'ampleur, c'est au final ce qu'il s'est passé. Mais pas vraiment comme je l'imaginais...
La surprise se présente en réalité d'entrée de jeu avec les américains de
Oberhofer. Un gros son, bien rock, mais Brad Oberhofer possède un sens de la mélodie tout à fait certain, qui se ressent effectivement dans les compositions de son groupe. Du charme et de l’énergie à revendre, l’insolence de la jeunesse qui a tout son temps, un vrai régal que la prestation de ces new-yorkais.
Quelques dizaines de minutes de plus tard, l’ambiance change du tout au tout. Le noir se fait, et c’est sur une bande son cosmique avec projection d’images aux couleurs et formes assorties que les Trailer Trash Tracys s’installent sur scène. Susanne Aztoria s’approche du micro et le groupe entamme directement avec
I Wish You Were Red. La jolie suédoise semble un peu crispée, le trac peut-être, et sa voix semble définitivement trop lointaine. Trop d’effet tue l’effet. L’ensemble est tout de même plaisant, et on se laisse porter par le son.
On ressent une sensation agréable de flotter et dériver de morceau en morceau, notamment de par l’omniprésence de la basse et la voix rassurante, tel un mantra. D’un seul coup, on réalise que tout celà ne va nulle part. L’émotion ne passe pas réellement, la sauce ne prend pas, ça ne décolle pas vraiment. Les Trailer Trash Tracys passent à côté de leur concert, cela manque d’âme, de relief et de caractère. D’ailleurs, le public venu en masse pour les voir (le concert affiche complet) ne fait pas preuve d’un enthousiasme débordant et on sentirait presque poindre un léger sentiment de déception.
Une prestation parisienne pas vraiment convaincante donc pour les Trailer Trash Tracys, qui, malgré leur talent et leurs compositions twinpeaksiennes n’ont pas su nous emmener avec eux dans leur univers. Nous l’aurons juste entre-aperçu à travers la fenêtre. Tout le monde pouvant avoir ses moments de faiblesse, on retournera tout de même les voir lors d'un prochain passage, histoire de s’assurer que tout ceci n’était qu’un petit coup de mou passager.