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Kid Carpet

Paris, Trabendo - 29 mai 2008

Live-report par Anne-Laure

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Pour pallier à la grisaille printanière de ce mois de mai, la programmation de ce soir au Trabendo mets l’accent sur le décalé et le fantasque : Ainsi Kid Carpet vient nous présenter son 2e bébé, et The Président of the Usa tentent de briguer un nouveau mandat dans le cœur des parisiens…

Avec sa tète de gamin et sa coupe d’ahuri, Kid Carpet taquine ses platines et ses instruments-jouets devant un public circonspect, encore clairsemé en ce début de soirée…
Après Ideas and Ho Dears (2005) notre anti-héro pop star nous interprète en avant première quelques morceaux de sa récente folie : Casio Royale (gentil clin d’œil à la saga James Bond) qui ne sortira dans les bacs que le 30 juin prochain chez Sunday Best Records. De son nom de scène, subtil anagramme de son véritable nom Ed Patrick, jusqu’à l’utilisation d’improbables Fisher Price Recorder ou guitare et clavier-synthé en plastique, notre agitateur de Bristol a su se concocter un personnage décalé. Ce qui ne manque pas d’attiser la curiosité du public, j’en entends déjà deux, trois qui se demandent « d’où sort ce Didier Super à l’anglaise ?! »
A l’écoute de Make It Look Good, on entrevoit une saine ironie de cette notion du « paraître » omniprésente dans la société actuelle. I Don’t Want To Fall In Love With You finit de dégeler l’assistance, qui commence à se prendre au jeu…
Enfin, Le Kid nous fait l’honneur de nous interpréter LE titre qui, selon lui, aurait pu concourir à L’Eurovision sous les couleurs de la Slovénie : Stop the pop, radical de simplicité ; un beat électro de plus classique et un « you cant’ stop the pop » scandé, à l’endroit, à l’envers, remixé à la bouche…Après un rapide tour de chauffe avec le public, le kiddy disco punk de Kid Carpet finit par rallier une partie de la salle à ses cotés, bluffée par le culot et le manque de sérieux assumé de ce gamin qui ne veut pas grandir. Cependant, la récréation ne dure qu’un (court) temps, puisqu’après seulement trente minutes de concert en six titres, Kid Carpet se retire. Les applaudissements fusent, les yeux sont encore étonnés, mais la foule à moitié convaincue reste un peu sur sa fin.
Encore peu connu en France, Kid Carpet est de cette classe d’artistes-talentueux-sans-talents, sorte d’imposteurs-géniaux qui ont leur mot à dire, sans avalanche de moyens. Maintenant, son « grand spectacle vivant » d’hier a laissé le Trabendo plus hilare que conquis.

Une bonne demi-heure d’installation et réglages plus tard (presque plus longue que la prestation de notre Anglais survolté) arrive le trio tant attendu : The President Of The USA, de nouveau en tournée pour la sortie de leur nouvel opus, This Are the Good Times People. Petit paragraphe rapide pour ceux et celles que ce groupe amuse :
Le set débute par un Where not Going To Make It au final plus que rock, suivi d’un Kitty prenant, follement coupé en son milieu par une subite reprise de Stevie Wonder, Superstitious, excellente.
Le public est ravi, le grunge des Présidents n’a pas pris une ride depuis 1995 ! La même énergie, le même plaisir à jouer sur scène transparait à chaque nouveau titre. Pour exemple, ce Mixed Up Son Of A Bitch déchaine la foule et voit se soulever les premiers slams…Quelques retours arrière avec les titres Peaches, Volcano ou encore ce fameux Lump, et c’est quinze morceaux qui s’enchainent, toujours meilleurs les uns après les autres. Petite piqûre de reprise pour le rappel avec le célèbre Ca Plane Pour Moi de Plastic Bertrand, l’ironique French Girl du nouvel album et le trio termine son grand retour sur scène avec un très bon Kick Out The Jam de circonstance. Soirée retour réussie pour les Américains !