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The Dustaphonics

Paris, Maroquinerie - 26 février 2010

Live-report par Roseline

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Ce vendredi soir, à l’occasion de la cinquième édition du festival Les Nuits de l’Alligator, la Maroquinerie proposait une soirée exceptionnelle avec le jazz excentrique des ISWHAT?! et le rockabilly explosif des Dustaphonics.

A 20h15, c’est une salle à moitié pleine qui accueille les américains de ISWHAT?! pour un concert aussi barré que le nom du groupe le laisse supposer. Le saxophoniste Jack Walker ouvre le bal, rejoint par le bassiste Matthew Anderson, pour une petite introduction free-jazz afin de préparer en douceur le public au voyage musical qui l’attend.
Napoleon Maddox entre enfin en scène pour une performance alliant rap, hip-hop et beat-box. Les titres se suivent mais ne se ressemblent pas, alternant blues et hip-hop jazzy, comme en témoigne les titres Cats ou encore Fanta. Un savant mélange, donc, qui fait fureur dans la fosse où le public descend progressivement pour danser furieusement. Napoleon s’éclipse par moment, laissant notamment le batteur s’emparer du micro pour des morceaux plus rythm n’ blues que hip-hop.
Avec la chanson Party, le public, tout d’abord timide, se laisse finalement prendre au jeu et se déhanche, sous les encouragements de Napoleon. Celui-ci trouve malgré tout l’ambiance moins folle qu’en Espagne, où le groupe s’est produit quelques jours auparavant. Ses paroles, données sur le ton de l’humour bien évidemment, provoquent l’effet escompté : les fans se lâchent totalement pour le plus grand plaisir du groupe qui enchaîne alors quelques impros aussi énergiques que délirantes. Une bonne heure plus tard, les artistes sortent de scène sous les hurlements du public qui en redemande jusqu’à ce que la salle soit rallumée et les instruments débranchés.

A 22h, c’est au tour des britanniques de Dustaphonics de monter sur scène, devant un public qui s’est sensiblement amoindri depuis le départ de ISWHAT?!. Passée une courte introduction rock'n'roll de la part des musiciens, la chanteuse, vêtue d’une minuscule robe à paillettes et répondant au doux nom d’Aina Westlye, arrive, tout sourire. En quelque secondes, la douceur de la jeune femme laisse place à une vraie tornade, se déchaînant et entrainant tout sur son passage. En plus de ressembler à Tina Turner (en plus jeune évidemment), elle a son talent et son énergie. A peine quinze minutes après le début du show, Aina est déjà en sueur, mais pas à bout de souffle, heureusement pour nous. Elle s’étonne d’ailleurs d’être la seule dans cet état et encourage tout le monde à se rapprocher de la scène pour danser avec elle.
Entre l’énergie du rockabilly (Burlesque Queen), la festivité du surf rock (Shot Down) et la sensualité du blues (Catwoman), les Dustaphonics nous emportent avec eux, sans s’arrêter une seule seconde. C’est de cette façon que l’on se retrouve avec une setlist de quinze morceaux en à peine une heure.

Yvan Serrano-Fontova, guitariste d’origine française, se charge de la communication et de chauffer la salle avec quelques plaisanteries. Il explique par ailleurs que le titre The Jinx, que nous entendrons deux fois ce soir, a été écrit pour une mystérieuse jeune femme, il y a vingt ans alors qu’il vivait à Brooklyn. Aina, d’une voix sensuelle et bluesy, nous entonne un titre dédié à sa mère, Mama Told Me, avant de disparaître de la scène, pieds nus. Quelques secondes d’interrogation plus tard, on la retrouve en train de courir à travers le public, sautant puis dansant avec les fans pendant Eat My Dust, morceau instrumental typiquement rockabilly. La jeune femme rejoint enfin ses acolytes pour quelques autres chansons, sous les acclamations des spectateurs.
A la fin de Devil Blues, l’ambiance est telle que le groupe ne peut que revenir, ravi d’un accueil aussi enthousiaste alors que la plupart des spectateurs s’étaient initialement déplacés pour le groupe précédent. Nous aurons donc droit à trois titres supplémentaires, dont un The Jinx plus énergique qu’au début du concert, et de chaleureux remerciements, avant que les anglais ne quittent définitivement la scène, à 23h.

Ce soir, il a fait chaud, très chaud même dans la salle de la Maroquinerie, grâce à l’énergie communicative des artistes présents. Alliant danses et bœufs entre amis, « les Nuits de l’Alligator » ont permis au public de se délester du stress de la semaine, et ce, en bonne compagnie.
setlist
    Rockarolla Boogaloo
    The Jinx
    Open Up
    Burlesque Queen
    Shot Down
    Let's Get Started
    Dearest Darling
    Mama Told Me
    Eat My Dust
    Catwoman
    Tura Satana
    Devil Blues
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    The Jinx
    When You Gonna Learn
    Let’s Do The XXX Stomp
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