The Jim Jones Revue

Décidément, les anglais de The Jim Jones revue semblent apprécier les doux effluves de notre capitale. Après plusieurs passages en 2009 sur les scènes du Trabendo, de la Maroquinerie et du non moins prestigieux Olympia, les voici maintenant prêts à renverser le Nouveau Casino. J’emprunte donc les couloirs du temps, pour me plonger dans la fureur du « boogie blues rock » des fifties, car The Jim Jones Revue c’est surtout ça, un revival imprégné de ce que ces années nous ont donné de meilleur.

Ce soir, la formation fait une entrée en matière fracassante avec l'énergique reprise de Little Richard, Hey Hey Hey, durant lequel Eliot Mortimer, gigantesque pianiste, embrase la foule. Le groupe n’attend pas pour balancer en pleine figure à son public un Rock'n'Roll Psychosis possédé, car c’est effectivement la musique du diable que nous offre The Jim Jones Revue ce soir. S’en suit un déferlement de rock 'n roll pur et abrasif, avec Another Daze, Hich Horse, titre inédit dévoilé ce soir, en passant par le blues énervé de Burning Your House Down nous téléportant tout droit dans les bayous de Louisiane.
L’orgue de gospel qui sonne les premiers accords de Cement Mixer nous emmène vers un blues sensuel et bestial, tandis que Jim Jones se fait prêcheur du malin et nous incite à la luxure. L’assistance est désormais montée sur ressort et le frontman n’a de cesse de réclamer par des mimiques de dandy que l’on fasse clignoter plus radicalement les lumières. The Jim Jones Revue nous sert un set puissant et sans faiblesses, et bien que dégoulinant de sueur, la fatigue ne se fait jamais sentir.
Déjà l'heure du rappel et nous savourons avec animosité leur Big Hunk O' Love revisité sur lequel le chanteur exécute des mouvements de hanche hypnotiques à en faire pâlir le King lui-même. Le public a encore faim et reprend encore une dose de blues rock avec un ultime rappel, et c’est donc avec Princess & The Frog que le groupe choisit de nous rassasier. Difficile de les laisser quitter la scène mais il va falloir se faire une raison...

The Jim Jones Revue réussissent l’exploit d’injecter une dose de rock garage moderne dans les plus grands classiques des années 50, rendant le style plus agressif... ce qui n’est pas pour déplaire ! De quoi attendre avec impatience le prochain opus du groupe, qui, d’après les dires de Gavin Jay, devrait nous arriver en août. Heureusement, rien ne nous empêche d'ici là de réécouter Here To Save Your Soul une énième fois pour encore baigner notre âme dans les flammes de l’enfer de The Jim Jones Revue !