Snow Patrol

Il semble bien loin le temps où Snow Patrol soulevait l’enthousiasme général. Leur nouvel album? A Hundred Million Suns, sent le déjà vu à plein nez.

Il y a deux ans, la pop sans artifice du groupe irlando-écossais avait hissé Snow Patrol au sommet, avec l’album Eyes Open. Un style plein d’émotions, une musique épurée mais efficace, en total accord avec la vibe du moment. Mais deux ans plus tard, la scène a changé et avec A Hundred Millions Suns, Snow Patrol a du mal à suivre.
Certes, la musique reste mélodieuse, riche en sentiments. Le premier titre If There’s A Rocket Tie Me To It résume assez bien le contenu de l’album, un mélange bien rodé de balades intimistes suivies d'explosions à la guitare. En bref, des morceaux dignes d’intro de séries télévisées. Dans le genre guimauve, Please Just Take These Photos From My Hands offre un bon exemple.

Quelques titres parviennent cependant à tirer leur épingle du jeu. Le single Take Back The City se déroule dans schéma moins attendu, un soupçon plus électro, moins sirupeux. The Lightning Strike, le dernier morceau de seize minutes se distingue également par un son plus profond, mais aussi plus brouillon.
Le chanteur du groupe, Gary Lightbody, a déclaré que A Hundred Million Suns illustre la nouvelle direction empruntée par le groupe. S’ils essaient de se démarquer, c’est peine perdue… Leur manque d’imagination et de prise de risque ne conduit pas à un ratage complet. Pire : il suscite l’indifférence.
Éternellement éclipsés par des groupes comme Coldplay ou Keane, les membres de Snow Patrol doivent faire preuve de plus d'originalité pour se faire (re)connaître. L’album se laisse écouter, mais il se fond rapidement dans la masse informe de toute la pop britannique que l’on a tant entendu ces cinq dernières années.

Pour ceux qui apprécient que Snow Patrol reste Snow Patrol, l’album est sans doute parfait. Pour les autres, il faudra encore attendre.