Race Horses

Sur les pelouses verdoyantes et les plages balayées par les vents de la mer d'Irlande, dans les haras celtes de sa majesté, dans ce pays qui a pour emblème un poireau, sont nés ces Races Horses. Le quatuor gallois s'est rencontré dans la petite ville balnéaire de Aberystwyth (21 000 habitants dont 9 000 étudiants) mais sont bien sûr désormais installé à Cardiff, ville plus connu pour ses stades de rugby que ses groupes de rock. C'est peut-être de ce pédigrée original que le groupe tire son exubérance.

Loin des scènes de la perfide Albion, le groupe a su développer un son pour le moins singulier mêlant pop et expérimentations psychédéliques. Invariablement avec une telle description, nous pensons aux Beatles, et la comparaison bien que très flatteuse n'est pas insensée. Bandes passées à l'envers (Cake), cordes dissonantes et cuivres (Cacen Magmu) ou instruments curieux (l'accordéon de Marged Wedi Blino) côtoient mélodies bien senties et accords de piano ou d'orges plus classiquement pop (Pony).
Cette volonté d'apporter un peu de surprise dans ces chansons s'avère être un ouvrage payant car même si Goodbye Falkenburg contient peu de tubes qui accrochent l'oreille dès la première écoute, en dehors peut être de Man In My Mind, Cake et le quasi-Libertinien Scooter, ce disque est plutôt attachant et même amusant. Nous nous prenons vite au jeux d'essayer de deviner quel est cet instrument bizarroïde, quelle est la signification de ces paroles Cymraeg (gallois) (Glo Ac Oren) ou de fouiller dans chaque détail mélodique. Rarement les premiers albums sont aussi aboutis au niveau des arrangements.

Nous pourrions presque reprocher à Goodbye Falkenburg d'être un album un peu trop ambitieux voir trop intellectuel. Mais heureusement, Race Horses, ces beaux étalons décidément bien dressés, ont compris qu'avec beaucoup d'humour, des mélodies simples et envolées, leur musique en était que plus exaltée et racée.