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Race Horses

Interview publiée par Mathieu le 9 janvier 2013

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Après une sortie confidentielle chez Stolen Recordings en septembre dernier, l'excellent album Furniture de Race Horses voit offrir une seconde chance de trouver son public à l'occasion de sa parution officielle en France en ce mois de janvier. Rencontre avec la formation originaire du Pays de Galles, quelques semaines après une tournée européenne remarquée en première partie de Bat For Lashes...

Vous venez du Pays de Galle ?

Meilyr : Oui, je viens d'Aberystwyth, et c’est là-bas que j’ai commencé à faire de la musique avec Dylan. Nous nous sommes rencontrés à l’école, nous avons joué dans plusieurs groupes pendant un temps et nous sommes devenus Race Horses. Après, nous avons été rejoints par Mali de Cardiff et Dan de Londres.

Maintenant, où êtes-vous basés ? A Londres ou à Cardiff ?

Meilyr : Un peu partout.
Mali : Pour les répétitions, on est à Cardiff mais on passe beaucoup de temps un peu partout, on est souvent ensembles.

Comment est la vie nocturne à Cardiff ?

Meilyr : C’est marrant, Dylan me l’a parfait décrite il y a quelques semaines ! C’est un peu comme un enterrement de vie de garçon permanent, les gens agissent comme si c’était leur dernière nuit de liberté, c’est la folie, ils vomissent dans les rues...
Mali : C’est toutes les nuits la même chose à Cardiff, si tu sors, les gens ne porteront pas de vêtements normaux, ils seront déguisés en infirmières ou policiers.. Toutes les nuits, même sans occasion particulière !

Comment ça s’est passé Mali, quand tu as rejoint le groupe ?

Mali : Oh, c’était génial, avant j’allais les voir en concert, j’avais rencontré Meilyr à la faculté de Musique. On étudiait la musique ensemble, et on était dans la même résidence universitaire. On s’est rencontrés le premier jour là bas, il m’a invité à son concert et j’ai trouvé qu’ils étaient bons ! Je jouais de la musique classique, de la harpe, mais dans le groupe je fais surtout du clavier, de la guitare et de la basse aussi. Pour le concert de Paris, on a joué une chanson avec une harpe pour la première fois en concert, juste une harpe et le chant. Il est difficile de jouer de cet instrument avec tout le groupe parce que la harpe n’est pas assez bruyante et il est très compliqué d’y brancher un micro.

Quelles sont vos influences ?

Meilyr : Beaucoup d’influences différentes : David Bowie, Queen, The Stooges, Igy, Suicide... du punk aussi, et de la musique classique, beaucoup.

Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?

Mali : Est-ce que tu connais Micachu And The Shapes ? Je les aime vraiment beaucoup. Pendant la tournée, ces dernières semaines, dans le van où l'on passait parfois quinze heures par jour, on a écouté tellement de musiques différentes. Dan a même mis de la musique brésilienne.
Meilyr : Et puis beaucoup de musique classique, ainsi que les Beattles ou Kraftwerk quand on conduisait.

Comment était la tournée avec Bat For Lashes ?

Mali : C’était super. C’était incroyable de jouer dans des villes différentes tous les jours, dans des salles de concerts géniales et de faire ses premières parties.
Meilyr : Et le concert au Trianon, à Paris, était incroyable, probablement celui qu’on a le plus apprécié. La salle est magnifique, il y a une atmosphère particulière. En plus on a joué un set différent ce soir là en plus, on était nerveux, mais c’était bien.

Comment se passent vos concerts ? Est-ce que vous aimez changer d’instruments ?

Meilyr : Tout le temps ! J’ai regardé les enregistrements du concert de Paris justement, et j’étais impressionné : Mali jouait de la harpe alto, ensuite du xylophone puis le clavier était derrière et on enchaînait les trois.

Qu’est-ce qui vous a inspiré la chanson « My Year Abroad » ?

Meilyr : C’est en partie le film Enter The Void de de Gaspar Noé. Il nous a donné l’idée de base, cette atmosphère de l’excès, et on a visualisé ça, comme un voyage d’affaire. Soft Cell aussi nous a inspirés, Dylan et moi, on a écouté Non-Stop Erotic Cabaret et ce genre de musique, fin 70s/début 80s, une musique un peu étrange.

Vous aimez le cinéma ?

Meilyr : Oui, j’aime beaucoup les films français. J’ai apprécié le dernier Godard, Film Socialisme. De Jacques Audiard, j’ai beaucoup aimé Un Prophète et De Rouille et d'Os.
Mali : Je regarde beaucoup de films et, récemment, j’ai commencé à apprendre le français, donc je me suis intéressé à des choses très simples, mais en français, comme... Happy Potter doublé en français. Mais plus généralement, j’aime beaucoup Schnabel : Avant La Nuit, Basquia, Le Scaphandre Et Le Papillon...

Comment voyez-vous l’avenir ?

Meilyr : Je voudrais devenir banquier ! Ce serait une bonne idée. Plus sérieusement, on en parlait plus tôt, on aimerait bien vivre dans différents pays. Personnellement, j’aimerai beaucoup résider en Italie ! Mais au niveau de la musique, je pense qu’on a encore beaucoup de choses qu’on peut faire ensemble.
Mali : Moi aussi, j’espère pouvoir continuer à jouer de la musique mais j’aime beaucoup voyager. Durant notre dernière tournée, nous avons trouvé que certains pays comme l’Italie ou l’Espagne était vraiment très chaleureux ! On aimerait tous vivre à l’étranger maintenant. La nourriture en Espagne était vraiment incroyable !
Meilyr : La nourriture et les gens !
Mali : On était traités vraiment différemment même en tant que groupe : quand on joue au Royaume-Uni, on nous donne juste de la bière, dans tous les concerts, juste beaucoup de bières et rien à manger. Puis on est venu en Europe, et c’était complètement différent, on avait seulement une ou deux bières, mais on avait du vin, des smoothies et de la nourriture délicieuse.
Meilyr : Des vraies délicatesses ! En Belgique, ils nous ont servi des endives, elles était caramélisées, c’était tout simplement divin !

Est-ce que vous étiez tout de même heureux de rentrer ? Quelque chose du Royaume-Uni vous manquait ?

Meilyr : C’est étrange car même si j’ai beaucoup apprécié les choses incroyables que ces pays m’apportaient, il y a quelque chose au Pays de Galle pour moi plus qu’en Angleterre, cette puissance de la nature, les paysages, et le climat auxquels je me sens vraiment attaché. Le Pays de Galle, et une grosse partie de l’Angleterre et de l’Ecosse, c’est vraiment magnifique et brutal.
Mali : Dans un sens oui, c’est un peu brutal, le climat, les gens pensent qu’il est mauvais mais quand tu vois ces montagnes attaquées par une pluie qui tombe horizontalement, c’est quelque chose qui fait partie de nous.