Race Horses

Un concept EP quatre titres ? En voilà une bonne idée, le format court est bien trop souvent le moyen de sortir une bonne chanson avec une face B sans goût. Les gallois de Race Horses, eux, ont décidé de s'amuser un peu avec quatre titres d'une étrange cohérence compte tenu des délires sonores auxquels le groupe se livre. Soyons heureux, ce disque marque le retour du génial label Fantastic Plastic, en sommeil depuis le dernier single de The Strange Death Of Liberal England.

Sur quatre morceaux, deux sont de petites pépites pop, flirtant avec la Twee mais y apportant une touche d'extravagance bienvenue (Man In My Mind, Last Boat To Dover). Par-ci par-là, nous entendons des références marquées mais suffisamment fines et digérées pour dérouter, au point d'avoir du mal à identifier à quoi ça nous fait penser (le riff d'entrée de Last Boat To Dover). Sans être de grands tubes pop radiophoniques, ces chansons sont très réussies et prouvent que l'on peut encore jouer de la pop avec du plaisir, partagé, de l'humour et de la personnalité. Notons que les deux autres mini-chansons font elles preuves d'un goût certain. Grangetown 02920 est un hommage appuyé au standard sixties Last Night des Mar-Keys, noyé d'effets lo-fi. Quant à Opium Den, c'est une plongée psychédélique dans l'inconscient, respiration onirique d'un EP épatant.

Race Horses n'ont pas oublié une des règles fondamentales de la pop comme nous l'aimons, précepte hérité des Beatles : expérimenter. D'ailleurs, nous en reconnaissons parfois quelques aspects, mais bien sûr ils n'ont certainement pas le génie des Fab Four. Mais, ils ont bien des talents, dont l'humour, qualité bien souvent oubliée dans la pop music, si souvent sérieuse et ennuyeuse.