Chronique Album
Date de sortie : 07.11.2011
Label : EMI
Rédigé par
Maxime Delcourt, le 28 novembre 2011
En parallèle au coffret Why Pink Floyd ?, remasterisant l’œuvre du groupe, une nouvelle compilation apparaît sur le marché au crépuscule de 2012. Rien de neuf à signaler, sinon un solide et impressionnant road-movie de seize séquences survolant toutes les périodes artistiques, de See Emily Play à Shine On You Crazy Diamond. Pour chipoter, on pourra toujours regretter l’absence (l’oubli ?) des pépites que sont Any Colour You Like et Welcome To The Machine, tout en étant conscient qu’un seul album ne peut retracer l’œuvre d’énergumènes comme Pink Floyd. Ainsi, quel est l’intérêt de constituer une énième compilation? Ne valait-il mieux pas se laisser surprendre par les rééditions plutôt que par cet assemblage vulgaire de sons, qui sent le miel nostalgique à plein nez ?
En éclipsant l’aspect chronologique et en mélangeant allégrement les styles, A Foot In The Door plonge l’auditeur dans un énorme juke-box de rock progressif. Soit un Besf Of foisonnant, éclectique et fidèle à l’image véhiculée. Loin d’être de ceux qui se retrouvent désarticulés lorsqu’on les fractionne, les morceaux des flamands roses peuvent se targuer d’être inconditionnellement un fœtus prêt à éclore sa matière. Certaines compositions rappellent justement pourquoi Pink Floyd fit entrevoir l’espace aux plus perchés d’entre nous. C’est le cas de Wish You Were Here, sans doute l’un des chefs-d’œuvre les plus démentiels de la bande.
En mêlant avant-garde, succès critique et succès de masse, Pink Floyd a accompagné, quarante ans durant, les bouleversements de ce bon vieux rock'n'roll. De fait, il est devenu pour celui-ci un véritable habitat où peuvent dialoguer en toute sérénité sur le même canapé et dans le même cosmos Tangerine Dream, Stanley Kubrick, The Orb, et, plus récemment, Archive. On regrettera également, le manque de place accordé à l’astre noir qu’est Syd Barrett, préférant à cela s’attarder sur les travaux un peu plus grassouillets et grandiloquents de Roger Waters et David Gilmour, période The Wall. Si on ajoute à cela une pochette pathétiquement laide, A Foot In The Door douche les enthousiasmes.
Pourquoi alors une énième compilation ? Parce qu’il fallait bien offrir une carte de visite aux auditeurs qui auraient découvert Pink Floyd sur le tard. Leurs exégètes peuvent s’en passer.