Florence + The Machine

Bien des groupes sont passés par la case « MTV Unplugged » dans leur existence, apportant à leur carrière une sorte de consécration. Après avoir publié en digital l'album Live At The Wiltern, Florence And The Machine renoue avec l'enregistrement live avec ce concert enregistré le 15 décembre 2011. Une prestation qui n'a, pour ainsi dire, pas vraiment grand chose à voir avec les performances électriques et fougueuses auxquelles l'anglaise et ses musiciens nous avaient généralement habitués jusqu'à maintenant.

Ici, l'acoustique, qui tient naturellement une place importante dans ce disque, feutre l'énergie de certains titres (No Light, No Light en témoigne), mais confère aussi à d'autres une orchestration épurée bienvenue, qui restitue tout le charme, la sensibilité et la profondeur de leur essence. C'est notamment le cas de Never Let Me Go et de Try A Little Tenderness, dont l'interprétation en piano-voix dévoile une Florence Welch aux prouesses vocales impeccables et une atmosphère religieuse, quasi-christique.

Si le piano tient le haut du pavé dans les arrangements de ce live, les cordes et les chœurs font aussi sensation sur une poignée de chansons comme Only If For A Night et What The Water Gave Me, au refrain chanté en chœurs. Quant à Drumming Song, elle s'impose par son ensemble de guitares, de chants envoûtants et de violons virevoltants qui nous installent dans une ambiance mi-angélique, mi-mystérieuse. Ailleurs, la rythmique, et notamment la batterie, est là pour revigorer un temps soit peu la teneur globale du concert, notamment sur Dog Days Are Over aux toms puissants.
Côté bonus, une entraînante reprise du standard américain Jackson, notamment popularisé par Johnny Cash et interprété ici avec le featuring de Josh Homme, nous fait joyeusement revenir le temps de quelques minutes dans un univers de country-blues séduisant.

Bien arrangées dans l'ensemble, ces chansons puisées dans les albums studios Lungs et Ceremonials donnent au final à la musique de Florence And The Machine une image organique, délicate et raffinée, qui s'éloigne de celles de certains titres originaux taillés pour les stades.