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2:54 mélangent ses aspirations punks et romantiques dans une musique délicate. La face bruyante est assurée par les guitares et les cymbales, alors que la voix éthérée et les arpèges de guitares sont empreints de nostalgie et de classicisme. On ne peut en revanche pas parler de fragilité, et les deux sœurs jouent de la musique, pas de leur féminité. La voix est très déterminée, tout comme la ligne de basse, véritable colonne vertébrale et métronome de morceaux dont le rythme change à l'envie.

Les effets sur les guitares et la batterie très lourde font penser aux Cure de la fin des années 80, alors que la voix haut perchée et les instrumentaux délicats rappellent les Cocteau Twins. Alors, comme pour enfoncer le cliché, leur premier album était sorti sur Fiction Records, le label historique de The Cure, alors que le second voit le jour chez Bella Union, fondé par les ex Cocteau Twins.

Avant de ressembler à des groupes des années 80, la musique du duo ressemble surtout à sa propre musique. The Other I est le digne successeur de leur premier opus éponyme, et comme pour être sûr de garder la même identité, c'est toujours David Pye (qui a collaboré avec Wild Beasts) qui gère l'enregistrement alors que James Rutledge est venu prêter main forte au mixage (Four Tet, Radiohead, Foals et bien d'autres).

S'il ressemble à son prédécesseur, The Other I, se ressemble finalement surtout à lui-même. Alors qu'au sein d'un même titre les phrases musicales changent, l'album est très homogène puisque toutes les chansons sont construites sur la même mécanique. Cette fausse impression de répétition donne un air familier aux chansons et augmente l'impression qu'elles cachent quelque chose. A vous de le découvrir.