IAMX

Il n'est pas toujours facile de donner à sa discographie une qualité constante, surtout lorsqu'on a déjà sorti une grosse poignée de disques, comme c'est le cas de IAMX, le projet solo de Chris Corner.

Remis de ses problèmes d'insomnies chroniques qui lui avait gâché la vie en 2014, le Britannique tombe malheureusement dans l'écueil de la fadeur sur ce sixième et nouvel album, qui fait suite à The Unified Field, paru en 2013. En onze titre, l'ex-membre des Sneaker Pimps, s'égare la plupart du temps dans un rock synthétique pompeux et sans âme qui manque cruellement de sensibilité pour convaincre pleinement.

Si les sons de synthés sont globalement intéressants et la production soignée, l'emphase qui entoure chacun de titres enlève toute délicatesse aux ambiances dessinées par l'Anglais, comme en témoignent par exemple les envolées lyriques de Surrender ou Insomnia (proche d'un mauvais morceau de Muse), ou encore No Maker Made Me, au dubstep spatial qui se perd dans sa grandiloquence.

Si certaines chansons redressent un tant soit peu le niveau, comme Look Outside aux belles atmosphères célestes, Oh Cruel Darkness Embrace Me – une sorte de version groovy de Nine Inch Nails, ou encore l'entraînant Aphrodisiac, une transe énergique pas loin de celle que peuvent proposer The Rapture, l'ensemble reste bien pauvre en mélodies originales (Happiness) et en reliefs, quand bien même Chris Corner tente de toucher la corde sensible de l'auditeur en plaçant quelques arrangements mélancoliques de piano ici et là (Wildest Wind) ou en misant sur une dramaturgie (quelque peu exagérée).

Un disque sans véritable surprise, qui manque de finesse et de partis pris pour se distinguer véritablement du carcan électro-rock international, déjà bien saturé.