Du Blonde

Le Homecoming est un retour à la maison après avoir terminé ses études universitaires. Beth Jeans Houghton, aka Du Blonde, l’utilise probablement comme une métaphore des années passées à enregistrer pour des labels et une industrie dont elle a finalement réussi à s’affranchir. L’album sorti sur son propre label, Daemon T.V, a également été enregistré et mixé par elle-même. Après des disques produits par Jim Sclavunos des Bad Seeds ou Ben Hillier (Depeche Mode, Blur...), l’artiste a les idées bien assez claires et ce qu’il faut pour graver les chansons qu’elle porte.


Auto-produit, Homecoming n’en est pas pour autant un album d’appartement. A contre-courant du confinement, Du Blonde a écumé les studios de Londres, Los Angeles et de son Newcastle natal pour l’enregistrer. A contre-courant de l’isolement, des musiciens sont invités sur la moitié des morceaux : Shirley Manson (Garbage), Andy Bell (Ride), Ezra Furman (pour laquelle elle a réalisé deux vidéo clips), et des membres de Tunng. Enfin, alors que nous avons tout le temps du monde pour regretter de ne pouvoir sortir, Du Blonde fait passer la plupart de ses morceaux sous les trois minutes, voire pour deux d’entre eux, sous les cent-vingt secondes !

Entre rock garage et punk, le style est direct, sexy et rugueux. La production pimente les morceaux en mettant en avant le grain de la voix et des guitares comme sur un blues dopé aux amphétamines shoegazing. Le résultat survitaminé est plus speed que les Raveonettes, plus classe que les Buzzcocks et plus punk que les Breeders.


S’il n’y a rien de nouveau dans ce cocktail, évoluer dans univers connu a quelque chose de suffisamment réconfortant pour se laisser aller et pourquoi pas danser sur des tubes pop rock (Pull The Plug) et finir par un slow (Take Me Away).