Teleman

Le premier adjectif qui vient à l’esprit pour qualifier le quatrième album de Teleman est « frustrant ».

Frustrant, parce que ce Good Time/Hard Time s’ouvre par quatre morceaux de grande classe, de la pop finement ouvragée. Short Life donne le ton avec cette basse swinguante et ce refrain en deux temps avec des harmonies vocales de premier ordre. On pense parfois à Puggy dans ce qu’ils ont fait de meilleur, avec une mélodie et des arrangements très accrocheurs sans être putassiers non plus. Trees Grow High est portée par un refrain splendide, sur lequel le trio, sur une progression d’accords déjà entendue des millions de fois, parvient à proposer quelque chose de neuf et de frais. Wonderful Times, taillée pour les concerts (les « lalala » sur les refrains) et ses relents MGMTesques continuent de creuser le sillon entamé par les deux premiers titres. Easy Now To Get You ralentit le rythme et lorgne du côté de Django Django, mais c’est toujours suffisamment bien tourné pour que l’auditeur ne puisse qu’accrocher.

Alors, pourquoi cet album est-il frustrant ? Parce qu’après cette formidable entrée en matière, le groupe semble un peu patiner. Bien sûr, ça reste très propre, mais l’étincelle allumée par le carré d’as inaugural semble plus que vaciller. Cherish est un peu passe-partout, I Can Do It For You et The Juice ne déclenchent pas grand-chose et The Girls Who Came To Stay n’est sauvée que par un refrain audacieux mélodiquement. Heureusement, Hello Everybody, en mode McCartney 2.0 (on entend un pseudo mellotron) et la limpide conclusion Good Time/Hard Time viennent rehausser le niveau de cette seconde partie d’album.

Au final, ce disque, assez court (dix titres, à peine trente-trois minutes) demeure globalement très plaisant à écouter, mais on reviendra surtout sur sa première moitié absolument remarquable.