logo SOV

Teleman

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 26 avril 2016

Bookmark and Share
Avec la sortie de leur deuxième album salué un peu partout et notamment par nos critiques, Teleman se sont imposés dans le paysage pop britannique. C’était la bonne occasion pour les rencontrer à quelques heures de leur concert lillois.

Les choses sont allées très vite pour vous. Votre premier album est sorti en 2014 et vous avez immédiatement assuré les premières parties de Suede, Metronomy, Maxïmo Park et Kaisers Chief...

Thomas Sanders : Oui, lorsque nous avons débuté, nous avons travaillé vite et tout s'est mis en place rapidement. Ces groupes ont aimé notre musique, tout comme des gens de l'industrie musicale qui leur ont parlé de nous. Tout est arrivé très vite, c'est vrai.

Comment avez-vous choisi Bernard Butler pour produire votre premier album ? Votre musique est pourtant très différente de celle de Suede...

Thomas Sanders : C'est vrai, notre musique est très différente de la leur. Ce qui est bien car on ne pouvait pas dire que l'on voulait Butler pour faire quelque chose de similaire à Suede. On ne connaissait pas personnellement Butler mais il était en contact avec notre label Moshi Moshi et cherchait à produire de nouveaux projets excitants. Il a aimé notre musique et ça s'est fait comme cela. Pour nous, c'était très bien car même si nous ne le connaissions pas, nous avions envie de travailler avec lui. Ça aide d'avoir un producteur qui a un nom mais ce n'est pas pour cette raison que nous l'avons choisi. Nous savions juste qu'il serait un excellent producteur.

Avec Teleman, nous aimons expérimenter de nouveaux sons.

Votre groupe précédent, Pete And The Pirates, était très orienté guitares. Avec Teleman, c'est le synthé qui est à l'honneur...

Thomas Sanders : Oui, c'est vrai. Mais ça ne veut pas dire que nous n'aimons plus les guitares. Avec Teleman, nous aimons expérimenter de nouveaux sons. Nous explorons davantage les possibilités de différentes structures musicales que nous ne le faisions avec Pete And The Pirates.

Votre précédent single, Stange Combinations, était un excellent mélange de pop pour l'esprit et de groove pour le dancefloor. C'est ça le son Teleman ?

Thomas Sanders : Ça le résume assez bien. Nous travaillons de plus en plus sur des boucles répétitives. Nous aimons aller vers ça, ce qui donne ce côté dansant. En plus, ce single a été l'occasion de travailler avec Dan Carey. Nous avons été tellement contents de son travail qu'on a décidé de poursuivre l'aventure avec lui pour notre nouvel album.


Düsseldorf, votre nouveau single, est-il un hommage à Kraftwerk ?

Thomas Sanders : Non. Nous aimons beaucoup Kraftwerk même si je pense notre musique plus joyeuse et optimiste que la leur mais ce n'est pas pour cela. Cette chanson est un hommage à l'Allemagne, pays où nous avons tourné et dont nous sommes tombés amoureux. Et Düsseldorf nous a plu encore davantage que le reste de l'Allemagne, d'où ce morceau.

Vous aimez aussi les groupes allemands. On sent une grosse influence krautrock dans votre musique. Vous aimez Neu, Can ?

Thomas Sanders : Tu as totalement raison. On adore le Krautrock et oui c'est l'une de nos influences mais plus encore que Can ou Neu que tu cites, nous adorons particulièrement Faust. Ce qui nous intéresse le plus dans ce style, c'est la répétition. Lorsque nous écrivons nos morceaux, nous travaillons beaucoup sur le côté répétitif de la musique. C'est quelque chose qui nous passionne.

Vous avez enregistré l'album dans votre home-studio ?

Thomas Sanders : Non, l'album a été enregistré dans le studio de Dan Carey. Les sessions ont été assez courtes, trois semaines au total. Enfin, relativement courtes car je sais que certains groupes enregistrent en quelques jours mais nous avions besoin de plus de temps, surtout pour expérimenter des sons nouveaux.

Le studio est intéressant car tu peux expérimenter autant que tu veux.

Votre son est très travaillé. Vous aimez quand même le live ?

Thomas Sanders : Oui, d'autant plus que lorsque tu montes un groupe c'est pour avoir l'opportunité de jouer live. Le studio est intéressant car tu peux expérimenter autant que tu veux mais nous aimons vraiment bien la scène. Les deux sont totalement différents mais nous aimons autant l'un que l'autre.

Beaucoup de vos titres sont très pop mais vous avez des morceaux très différents comme English Architect qui est assez particulier...

Thomas Sanders : Oui, c'est un morceau étrange. Nous avons quelques morceaux comme ça qui sonnent moins pop que la majorité de nos titres. Nous aimons beaucoup jouer ce morceau live. Il est assez différent de ce que l'on fait habituellement et nous tient à cœur.


Lorsque vous avez joué Düsseldorf au Petit Journal, vous avez dit être contre la sortie de l'Angleterre de l'Europe. Vous êtes des europhiles convaincus ?

Thomas Sanders : En tant que musiciens, nous n'avons que des avantages à être dans l'Union Européenne. C'est plus simple pour tout, pour voyager, pour nos passeports, pour les formulaires administratifs, pour les tournées. Sortir de l'Europe, pour nous personnellement, ce serait juste plus d'emmerdes et moins de facilités.

C'était votre première télé française. Ca a été une expérience positive ?

Thomas Sanders : Oui, très positive. Nous étions ravis de jouer pour la première fois pour une télé française. Toute la journée a été une journée très agréable et le live et l'accueil à Canal Plus ont été vraiment fun. Un très bon souvenir.