Agent Blue

C’est au terme d’un parcours du combattant de quasiment trois ans, jalonné de nombreuses tournées et de cinq singles réussis, auxquels le timbre particulier de la voix de Nic Andrews n’est pas étranger, qu’Agent Blue retournent à la case départ (le label Fierce Panda) pour enfin proposer leur très attendu premier album.

Pour partie, celui-ci offre les titres des singles passés, depuis le très efficace Snowhill, lorgnant résolument du côté de Therapy ?, jusqu’à Children’s Children, plus subtil bien que conservant une structure très métal, sans oublier le très Clashien Sex Drugs And Rocks Through Your Window. Quant aux six autres compositions présentes sur l’album, elles dévoilent de nouvelles facettes, plus ou moins heureuses, de leur talent. En effet, si certains morceaux sont aussi aboutis et percutants que les singles, par exemple, Underground, morceau épique largement inspiré de Killing Joke, en revanche, d’autres s’avèrent un tantinet décevants, à l’image de New School Devil et Monster, Monster, dont la production sans failles du légendaire Chris Sheldon ne parvient pas à gommer les mélodies plus convenues, dérivant parfois vers un ska monotone.

Néanmoins, Agent Blue demeure un groupe extrêmement intéressant et original dans la mesure où il se démarque de la majorité de ses pairs. Tandis que ces derniers se débattent dans un univers pop-rock traditionnel, voire atmosphérique, lui se nourrit d’influences résolument plus dures et électriques, restant fidèle aux racines du punk anglais (The Clash, Blaggers ITA), allant jusqu’à donner une dimension politique à certaines de ses chansons.

En conclusion, il s’agit indubitablement d’un album d’excellente facture, même s’il manque parfois d’homogénéité et d’inspiration au plan de la qualité des compositions. Si, par moments, la Honda volée a quelques ratés, dans l’ensemble, elle passe le contrôle technique haut la main et on espère que le prochain s’effectuera avant trois ans.