Furia Sound Festival

Après deux jours de canicule, les organismes des festivaliers commencent à ressentir une fatigue légitime en ce troisième jour du Furia Sound Festival, mais l'alléchante affiche prévue pour cette journée de cloture pousse chacun à un dernier effort. Les quelques orages apparus en fin de matinée n'auront finalement gêné personne, et avec The Servant, Kasabian, Therapy? ou The Infadels, la journée promet en effet d'être riche en bonnes surprises !

Déjà entraperçus en première partie des Secret Machines à Paris, les Modey Lemon se produisent pour la deuxième fois en région parisienne en l'espace d'un mois. Profitant de l'occasion pour présenter leur Curious City à une plus large audience, le trio se donne sans compter pour satisfaire ses quelques jeunes fans chevelus. Malgré le peu de concurrence des autres scènes à cette heure de l'après-midi, le trio nord américain peine à attirer les foules et montre rapidement ses limites : celles d'un groupe doué mais trop banal pour se différencier des autres formations provenant du même courant musical.

Pas le temps de souffler et direction la grande scène pour assister dans la foulée à une performance de The Servant très attendue par le public. Les quelques à priori sur le quatuor sont malheureusement très rapidement confirmés : le groupe est conscient de son succès commercial et n'hésite pas à en jouer. Dan Black et ses accolytes multiplient les poses et n'hésitent pas à haranguer le jeune public féminin venu en masse. Il n'est donc pas étonnant d'entendre quelques impatients hurler les titres des deux tubes du groupe, à savoir Liquefy et Orchestra. Si le premier est tout aussi insupportable en concert que sur une platine CD, le second est bel et bien le meilleur argument de vente de The Servant. Pas grand-chose à retenir au final de ce groupe bien creux artistiquement parlant.

« Opposés » à No One Is Innocent pour leur premier concert en France, The Infadels vont réussir le pari fou de transformer la fosse en une véritable piste de danse ! Mélant rock, punk et même house, ces cinq londoniens constituent la révélation de la journée, si ce n'est du festival. Avec un seul single au compteur, et quelques titres de l'accabit de Can't Get Enough et Give Yourself To Me, le groupe n'aura certainement pas de mal à se faire connaître grâce à ses prestations scéniques survoltées. Que les Rapture se méfient, la relève est arrivée.

Un léger détour vers la petite scène du festival s'impose ensuite pour découvrir les étranges néerlandais de Zea. Composé de Arnold De Boer et Remko Muermans, le duo mêle punk et électronique pour le plus grand plaisir des curieux. Un groupe chaleureux mais dont la musique est sans doute un peu trop « gentillette » pour véritablement accrocher le public.

Vient ensuite le tour de Lofofora de monter sur scène. Emmenés par le charismatique Reuno au chant, les français font forte impression et dégagent une énergie non négligeable. Le temps ne semble pas avoir d'emprise sur eux et la situation politique actuelle ne manque pas de les inspirer. Que l'on soit fan ou pas, force est de constater que « Lofo » est toujours au top !

Etrangement installés sur la scène principale du festival, Kasabian font de leur mieux pour tenter de conquérir une fosse venue en touriste. Même si quelques fans ont fait le déplacement, la majorité du public semble bien peu concernée par la prestation des anglais. Comme à l'accoutumée, Tom Meighan et Serge Pizzomo attirent les regards, ceci étant plus dû à la présence fantomatique de leurs compères qu'à une véritable volonté de se mettre en avant. Du coté de la setlist, du classique avec les singles habituels que sont Club Foot, L.S.F., Reason Is Treason ou Processed Beats. Auteurs d'une performance honorable, Kasabian auront certainement gagné quelques fans durant cette soirée.

Therapy? font office de dernier concert de cette édition 2005 du Furia Sound Festival pour moi, juste avant de quitter l'agréable base de loisirs de Cergy-Pontoise. Après quinze années de carrière, le trio n'a certes plus un look de jeune débutant, mais la joie de vivre montrée sur scène fait réellement plaisir à voir. Les fans sont toujours là et ne manquent pas de manifester leur bonheur de pouvoir redécouvrir les tubes du groupe, à commencer par l'indémodable Nowhere, tiré de l'album Troublegum. Désormais loin des modes et des médias, Therapy? n'ont rien perdu de leur talent.

L'édition 2005 du Furia restera donc en tout point un grand cru. Le festival a effectué sa mue avec brio, proposant une affiche de qualité à un public toujours plus nombreux. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine !