Le second round du Main Square Festival 2013 était prometteur avec une affiche plus consistante que la première.

La journée commence tôt et doucement avec
Mike & The Mechanics. Connus pour un tube,
Over My Shoulders, au milieu des années 90, ils sont la caution RTL 2 pour rameuter les soiffards des nineties. Le premier rang est facilement accessible, l’occasion d’exaucer le rêve d’une vie bien entendu. Et l’occasion de passer rapidement à autre chose que ces mélodies mélo périmées depuis septembre 95.
Kodaline prennent possession de la Green Room en plein cagnard pour un rock-folk générique des plus fainéants. La fosse est stoïque, même lors de leur plagiat de
Mr Jones des Counting Crows, j'ai nommé
Perfect World. On quitte ces escrocs sans regrets pour prendre place chez les
Local Natives.

Vus plus tôt dans l’année au Grand Mix de Tourcoing, ils parviennent à dompter la scène principale avec force et fougue à l’image d'un chanteur jamais avare en sautillement. Les échanges entre les deux voix à la guitare et aux claviers, une batterie toujours aussi particulière et des compositions soignées sont très plaisantes. Le set défile à toute vitesse malgré les morceaux en-dessous extraits de
Hummingbirds sorti en début d’année. Un groupe que l’on n’aurait pas cru aussi à l’aise sur ce format et en plein après-midi. Chapeau.

S’ensuit la deuxième moitié du set de
Of Monsters And Men, folk-rock aseptisée pour les foules qui nous rappelle les heures les plus sombres du groupe précédent sur la Green Room.
L’outsider de la journée, c’est
Asaf Avidan, squatteur de festival depuis 2013 grâce à une percée dans les charts expéditive. Accompagné de trois choristes féminines, Asaf restera la voix la plus perchée sponsorisée à l’hélium. Des influences palpables pour un concert agréable, malgré des intonations plaintives parfois fatigantes.

Mais s’il y a bien un groupe dont la réputation n’était plus à faire, c’est
The Hives. Les suédois écument les villes avec application et leur entrain n’est pas à remettre en cause. Infatigables, maîtres du rythme et de la scène, ils se classent sans mal comme les plus impressionnants du festival. A l’image de leur frontman, ils ne s'essoufflent jamais, sautent et descendent de scène autant que possible. Accompagnés d’une scénographie classe et gérant le français avec un accent inimitable, leur concert restera LE show qu'il ne fallait pas rater.

Seul chevauchement cruel entre deux groupes dans le programme, nous devons rater le début d’
Alt-J pour voir le finish des suédois. La révélation de l’année dernière joue depuis quelques morceaux et on serait tenté de dire qu’il manque un petit quelque chose. Même si la formation reste solide et fidèle aux productions studio, le tout manque d’énergie et se ressemble. Là encore, nos hôtes parlent français couramment mais la sensation d’avoir un set qui déroule sans émotion particulière est peut-être trop palpable. Le rendez-vous est pris à Rock En Seine pour juger si cela se confirme.
Autre représentant d’un autre temps, Sting a en charge de faire oublier le couché du soleil en réchauffant les cœurs à coups de classiques, jonglant entre sa discographie solo et celle de Police. Navigant en permanence entre la nostalgie, la force tranquille et la ringardise, il conquiert sans mal une foule acquise à sa cause. Impossible de ne pas saluer la forme du bonhomme, soixante-deux ans au compteur, qui affiche un physique impeccable malgré des rides et une calvitie bien visible.
En parallèle, c’est
dEUS qui occupe la seconde scène. Lors du Pukkelpop en 2009, je n’avais pas gardé un souvenir impérissable. Pourtant, aujourd’hui, les belges sont venus en conquérants et ne lâche rien dans un set condensé, racé et nerveux. Une bonne surprise qui devient d’emblée le coup de cœur des trois jours. La foule compacte, resserrée mais motivée aura su apprécier également.
Enfin, c’est
C2C qui ferme la marche avec un jeu de scène étudié invitant battle, batteurs et chanteurs. Une volonté d’innover accompagné d’un light show bien pensé. Hélas, tous ces artifices ont du mal à nous charmer. La faute à leurs placements publicitaires ? A leur présence répétée dans les Top Chef, Master Chef et compagnie ? Ou simplement à leur son redondant ? Comme la veille avec Green Day, le public est comblé mais nous restons dubitatifs.
Il est temps de regagner nos lits après une journée bien remplie.