Deuxième jour toujours aussi caniculaire pour le cru 2015 des Solidays. Crème solaire et bouteille d'eau sont les indispensables de cette journée qui risque d'être difficile jusqu'à ce que le soleil se couche.

Le début d'après-midi se déroule tout doucement, la majorité des festivaliers n'étant pas encore arrivée. Sur les coups de 19h, la scène Bagatelle arbore les couleurs britanniques avec
The Vaccines. Justin Young et sa clique ont fière allure et s'entêtent de prouver, une fois encore, que nos voisins les anglais sont bien les maîtres en matière de rock. Le set est furieusement entrainant et leur dernier album,
English Graffiti, est la bande son idéale de ce début de soirée.
Minimal Affection s'écoute comme du petit lait, et lorsque arrive leur tube
If You Wanna, on ne peut plus se retenir de sauter dans tous les sens. C'est presque un sans-faute pour The Vaccines. Mais le concert se termine trop tôt et bientôt il est déjà temps de parcourir la pelouse brûlée de l'hippodrome pour rejoindre la scène suivante.

Changement total d'ambiance avec
Chill Bump, sous le chapiteau Domino. Le duo de rappeurs français met le feu sur scène. Les deux copains, originaires de Tours n'ont rien à envier aux plus grands. Leur rap a le mérite et la force de plaire au plus grand nombre.
Après avoir bien sué grâce à Chill Bump, place à la détente avec les
Brigitte. Le duo 100% féminin et 100% glamour nous réserve un show tout en minauderies sur une scène agrémentée de palmiers et de flamands roses. Sylvie Hoarau et Aurélie Saada se sont métamorphosées en soeurs siamoises, depuis la sortie de leurs dernier album
A Bouche Que Veux-Tu. L'heure écoulée est un enchainement de pop douce et sucrée. Les Brigitte jouent la carte du sexy et cela fonctionne. La foule est en liesse et se laisse porter par chacune des chansons qu'elle connait par coeur :
La Vengeance d'une Louve, A Bouche Que Veux-Tu, Oh La La, et surtout leur surprenante reprise de
Ma Benz qui les a fait connaître. Les Brigitte nous ont offert une douce parenthèse bien appréciable dans le marathon des concerts de cette journée.

Alors que la nuit commence tomber doucement et que la fraîcheur envahit peu à peu l'hippodrome de Longchamp, il est temps de rejoindre un autre petit prodige de la jeune scène électro française,
Rone. Les plus nostalgiques se ruent vers la grande scène de Paris pour vérifier le talent de IAM. Le choix est encore une fois difficile, mais cette année, le festival est résolument électro. Il faut dire que Rone interpelle beaucoup depuis quelque temps. Le français est un faiseur de rêves qui cisèle des mélodies aériennes poussant à l'imaginaire. Le concert de Rone est un spectacle à part entière car en plus de nous raconter une histoire via sa musique, il le fait aussi grâce à une scénographie particulièrement belle. Son set est un condensé de ses trois albums, dont le dernier en date,
Créatures. Tout simplement beau et hypnotique.

Le temps passe décidément beaucoup trop vite lorsqu'on est bien entouré car il est déjà l'heure de filer voir
Caribou. La route est longue jusqu'à la grande scène, et les jambes commencent à fatiguer, mais l'envie de rejoindre le groupe canadien qui a littéralement explosé à l'automne dernier, après un concert grandiose au Pitchfork Music fFestival. Ce soir, il semble que Caribou ne seront toutefois pas aussi excitants qu'on l'aurait espéré. La scène Bagatelle n'est finalement pas si bien adaptée à pareil concert car, excepté pour tous ceux étant dans les tout premiers rangs, pour les autres, il est difficile d'être parfaitement dans l'ambiance à cause de la l'aménagement de la scène, en entonnoir. Caribou ne nous amène donc pas jusqu'aux étoiles, même si on les touche presque avec des titres tels que
Odessa ou le très attendu
Can't Do Without You. Néanmoins, les canadiens nous gratifient d'un très bon final avec
Sun, qui remonte le moral des troupes. De toute manière, le temps ne nous est pas donné pour débattre sur ce dernier concert puisque qu'il est l'heure de courir vers la scène principale pour les ovni sud-africains de
Die Antwoord.

Petite nouveauté cette année : le fameux hommage aux bénévoles a été placé juste avant le concert. Curieux choix qui n'est pas des plus judicieux. Alors que les festivaliers attendent avec fureur la suite (et quelle suite !), cet intermède fait redescendre l'excitation si bien que la fatigue en profite pour s'installer. Mais le repos est de courte durée car bientôt, la déferlante sud-africaine vient retourner les Solidays. Les dérangeants Ninja et Yolandi Visser choque la scène internationale depuis un petit moment avec leur mélange de rap, d'électro, et de rave qui dérange autant qu'il séduit. Leur verve obscène et leurs looks étranges si caractéristiques ébouriffent les Solidays. Le tube
Ugly Boy déchaine les foules, de même que
I Fink U Freeky. Les Die Antwoord ne faillissent pas à leur réputation. La journée se termine définitivement très bien.

Voilà une deuxième journée toujours placée sous le signe de la musique électro. Le meilleur est venu tard, avec Rone et Die Antwoord. Fatigués, la plupart des festivaliers rejoignent vite les navettes. La journée de demain réserve encore quelques beaux noms.