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Solidays

Paris, du 26 au 28 juin 2015

Live-report rédigé par Mélodie le 9 juillet 2015

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Les Solidays touchent bientôt à leur fin, et le soleil accompagne encore tous les festivaliers pour cette dernière journée qui débute plus tôt que les autres.

L'herbe de l'hippodrome est définitivement brûlée et la boue de l'année dernière a laissé place à une fine poussière qui s'engouffre partout. La traditionnelle grue depuis laquelle sautent les festivaliers les plus téméraires fonctionne à tire-larigot, pendant que les plus frileux, retrouvent la brésilienne Flavia Coelho pour un live muy caliente. Voilà déjà dix ans qu'elle vit à Paris et qu'elle fait danser ceux qui la connaissent sur sa bossa nova terriblement exotique et contemporaine. Son sourire et son dynamisme mettent de bonne humeur.

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C'est donc dans un état d'esprit très jovial et dansant que l'on peut rejoindre la scène Bagatelle pour le concert de Moriarty. Terrassés par la chaleur, les festivaliers les plus en retrait s'installent sur la pelouse asséchée, crème solaire, bouteille d'eau et brumisateur à portée de main. Certains sont même en maillot de bain. Le concert débute dans cette ambiance très détendue. La voix chaude de Rosemary Standley habille le folk de Moriarty qui lorgne du côté de la country et du blues. Fidèles au festival depuis déjà quelques années, le groupe nous confie d'ailleurs que lors de leurs premiers Solidays, les festivaliers venus les voir se comptaient sur les doigts de la main (ils s'étaient retrouvés là après avoir remporté un concours). Et aujourd'hui, les voilà devant des milliers de personnes qui clament leurs chansons. Moriarty nous offrent un show qui sent bon l'Amérique teintée de blues. Guitare, harmonica, banjo et guimbarde se succèdent sur scène pour notre plus grand plaisir. Leur nouvel opus Epitath est panaché de vieux titres qu'on réécoute bien volontiers. Petite cerise cerise sur le gâteau : le groupe reprend une chanson de Woody Guthrie, l'un des papes du folk américain. Moriarty réussissent à nous faire apprécier chaque minute passée à leurs côté, et ce, malgré le terrible soleil qui ferait presque tourner de l'œil.

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Il est maintenant 17h, et aucun concert n'est prévu, la place étant traditionnellement réservée à la cérémonie du Patchwork des noms. Le moment idéal pour constater que la lutte contre le Sida est toujours aussi engagée et qu'elle rallie tout le monde, dans un élan de solidarité.
La suite divise les festivaliers. D'un côté Damian Marley et de l'autre Yelle. C'est du côté de cette dernière qu'il faut aller voir, curieux de voir le phénomène qui plait beaucoup à l'international. Les fans de la première heure sont là, agrippés à la barrière, et habillés d'un T-Shirt à l'effigie de la chanteuse bretonne. L'ouverture de son concert est particulièrement bien ficelée. Accompagnée seulement de deux batteurs placés en hauteur de chaque côté de la scène, ces derniers viennent se placer très sages, avant d'entamer une petite chorégraphie très drôle qui vient soigner l'entrée de Yelle. Sur-vitaminée, elle gigote dans tous les sens rythmée par ses deux boys qui impressionnent par leurs percussions. 100% girly, le concert débute donc très fort et ce n'est pas son tube Je Veux Te Voir qui viendra nous faire dire le contraire. La foule danse et clame les paroles de la chanson que la plupart connaissent par cœur. En somme, Yelle est une show-girl avec beaucoup de charisme. Mais il faut se l'avouer, le tout tient grâce à ses deux batteurs et ses talents de danseuse. Sa prestation est rafraichissante, mais certaines chansons ne décollent pas. Malgré tout, on aura passé un bon moment à ses côtés. Un moment entre filles.

Il est temps alors de traverser à nouveau tout l'hippodrome pour retrouver Chinese Man. Le groupe était déjà programmé l'année dernière, et pourtant, personne ne s'en plaint. Voilà déjà dix ans que les français officient et le concert de ce soir est l'occasion de réviser leurs classiques et découvrir les nouveaux titres. La foule s'emballe sur leur bouillon de musiques électro hip-hop. I Got That Tune embrase la foule et vient confirmer une bonne fois pour toute le talent de Chinese Man et la fidélité qui leur est accordée.
Alors que Zebda entame son concert sur la grande scène Paris, la curiosité pousse certains à aller voir de plus près Brodinski. Voilà un set qui démarre très fort ! Le jeune français dont le talent est incontestable n'y va pas de main morte. Il est finalement peut-être un petit peu trop tôt pour écouter des beats aussi puissants. Les plus jeunes semblent être complètement emportés, tandis que d'autres restent assis sur l'herbe, pas du tout enclins à apprécier comme il se devrait, le premier album de l'artiste, Brava.

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Tant pis, les plus récalcitrants peuvent vite rejoindre le duo Lilly Wood & The Prick qui se produisent eux aussi pour la énième fois aux Solidays. L'ambiance est toute autre, beaucoup plus détendue. Pas grand chose de nouveau malheureusement, d'autant plus qu'ils sont habitués, trop habitués même, au festival. On s'ennuierait presque.
C'est là l'occasion de filer en douce vers le chapiteau du Dôme, où le phénomène Fakear va prouver, une fois encore, que la French Touch a de beaux jours devant elle. Tout le monde a l'air de s'être dit le mot tant il y a de monde. Et c'est amplement mérité car le jeune français, sous son air juvénile, a une maturité et un aplomb renversants. C'est un artiste au sens vrai du terme. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux et se laisser emporter par ses mélodies qui mêlent plusieurs genres de musique.

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Après avoir ondulé les bras en l'air pendant toute l'heure passée, C'est The Parov Stelar Band qui sont chargés de nous réveiller pour un concert de clôture à la fraîche (enfin !). Invités récurrents, The Parov Stelar Band font partie de ces rares artistes qui arrivent à décoincer n'importe quel timide ou boudeur qui ne bouge par un seul orteil lors d'un concert. Les voilà donc bien choisis pour finir en beauté cette 17ème édition des Solidays. Seul hic : comme les précédents groupes, Parov Stelar sont là presque tous les ans. Alors, même si on aime beaucoup, on finit par s'en lasser et c'est bien dommage. A part les tenues extravagantes de la chanteuse, rien ne change au fil des années. Ainsi, ce n'est pas le coeur déchiré que l'on quitte l'hippodrome, un bon quart d'heure plus tôt, pour éviter les embouteillages au niveau des navettes.

La 17ème saison des Solidays aura été très chaude et surtout très électronique. Il semble que le festival ait décidé de changer son orientation et de laisser beaucoup plus de place aux jeunes de la scène française. Cette année, aucun groupe ne s'est particulièrement démarqué. Le millésime 2015 est bon, mais pas extraordinaire. Cela est peut-être dû au nombre important d'artistes qui reviennent de manière trop régulière tous les ans. Espérons que l'année prochaine, les Solidays nous surprendrons plus !
artistes
    Flavia Coelho
    Mademoiselle K
    Le Tournedisque
    Get A Room
    Moriarty
    Hyphen Hyphen
    Vianney
    Damian Marley
    Nneka
    Yelle
    Faul & Wad Ad
    Benjamin Booker
    Zebda
    Brodinski
    Original Unit
    Lilly Wood & The Prick
    Fakear
    St Paul & The Broken Bones
    The Parov Stelar Band
photos du festival