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The Vaccines

Paris, Flèche d'Or - 26 octobre 2011

Live-report par Olivier Kalousdian

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Une bonne recette, en cuisine comme en musique, nécessite une part de bons ingrédients, une part de bons ustensiles et une sensibilité certaine pour les secrets de cuisson, qu’il s’agisse d’aliments ou de groupies hypnotisées au premier rang. Énervants, les gars de The Vaccines le sont, de manière involontaire et talentueuse, cela va sans dire !

Bonne énergie, bonne prestance, bonnes compositions et belles gueules en prime, ces ex-étudiants d’une rock & roll high school qui auraient étudié avec de professeurs nommés John Belushi, pour les cours de prestance scénique, Joey Ramones pour les cours de musique ou Arthur Fonzarelli pour les cours de cool attitude ont été déclarés nouveaux rois du rock juvénile. Ils le démontrent une fois de plus ce soir.
À ce jeu du sale gamin dont la rébellion serait issue d’un American College U.S trop puritain, Freddi Cowan, guitariste et frère d’un membre de The Horrors, teddy sur les épaules et cravate clavier noire nouée autour du cou, prend l’avantage sur son ami et chanteur, Justin Young. Les jeunes filles du premier rang et des autres ne s’y trompent pas ; face à lui, elles s’arrachent les setlists traînant au bord de la scène pour en faire des trophées, des posters ou des objets de convoitise.

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Car il se dégage chez ses quatre garçons de Londres comme un air de déjà vu ; du côté des Beatles pour les sonorités sixties (It's All Good), du côté des frères Ramones pour les titres courts, minimalistes et sans concessions (Wreckin' Bar) et, plus surprenant, du côté des Beach Boys pour un Blow It Up à la mélodie tout droit sortie d’American Graffiti de Georges Lucas.
Dans une Flèche d’or humide et moite comme à chaque fois que le concert est sold out, plusieurs générations se côtoient et tressent des lauriers de cuir à The Vaccines, à peine plus d'un an d’existence au compteur et qui, trois mois après leur formation, jouaient déjà à guichets fermés au Flowerpot de Londres ! Les « Yeah Yeah Yeah » en introduction du titre Wreckin'Bar (Ra Ra Ra), long de quatre-vingt quatre secondes seulement, mettent le feu à la salle et posent la mesure de ce groupe nominé aux MTV awards en 2011 et dont le premier album, What Did You Expect From The Vaccines? remet au goût du jour l’insouciance des années 60, renvoyant le shoegazing aux oubliettes au profit du style des guitar heroes qui n’hésitent pas à toiser la foule tout en souriant avec malice aux plus sexys de leur fans.

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Avec de tels préceptes et ingrédients artistiques, nul doute que The Vaccines sont promis à une brillante carrière.