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The Vaccines

Interview publiée par Fab le 27 janvier 2011

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Présentés depuis plusieurs semaines comme les nouveaux héros de la scène rock britannique, The Vaccines s'apprêtent à sortir leur nouveau single, Post Break-Up Sex, en marge de l'arrivée de leur premier album en mars prochain. Rencontre avec les deux têtes pensantes de la formation, Justin Young et Freddie Cowan.

On parle beaucoup de The Vaccines depuis quelques semaines mais le groupe est encore mystérieux pour beaucoup de personnes. Pouvez-vous retracer votre rencontre ?

Justin : Freddie et moi avions un ami commun disposant d'un local de répétition, alors un jour nous avons commencé à nous y rendre pour jouer de la musique et écrire quelques chansons ensemble. Au départ nous ne nous y rendions qu'une fois toutes les deux semaines et les choses sont devenues plus sérieuses progressivement. La personne qui nous avait rassemblés initialement s'est retirée et nous avons recruté deux nouveaux musiciens, puis le groupe a commencé à prendre une part plus importante dans nos vies respectives. A cette époque, nous avions tous besoin de commencer un nouveau chapitre dans nos vies et le groupe était le meilleur choix possible.

Avant cela, tu t'étais fait connaître en solo sous le nom de Jay Jay Pistolet. Que s'est-il passé ? Passer d'une musique folk à celle que tu joues avec The Vaccines constitue un réel changement...

Justin : Comme beaucoup de gens, mes goûts musicaux sont très variés et je ne me suis jamais cantonné au seul folk. J'ai fait partie de nombreux groupes depuis l'adolescence, mais en tant que Jay Jay Pistolet j'ai eu un jour le sentiment d'être face à un mur d'un point de vue créatif. J'ai eu besoin de partir dans une autre direction, de commencer quelque chose de nouveau.

On vous compare souvent à des groupes mythiques tels que les Ramones ou The Jesus And Mary Chain, cela vous semble-t-il juste ?

Freddie : Il y a des similarités que nous ne pouvons pas nier et ce sont des groupes que nous apprécions... Lorsque le groupe a commencé à se développer, Justin avait décidé de faire une mixtape avec des chansons que nous aimons. Parmi les soixante chansons qu'il avait compilées, il y avait une chanson des Ramones et une de The Jesus And Mary Chain, mais aussi beaucoup d'autres groupes. Tout cela pour dire que ces deux formations font partie de notre bagage, mais ce ne sont pas les seuls !
Justin : Ces comparaisons ont principalement été formulées par les personnes ayant écouté notre premier single, mais cela ne représente que deux chansons ! Lorsque l'album sera disponible, beaucoup de gens vont réaliser que notre univers est plus vaste et ne se résume pas seulement à deux ou trois groupes. Nos goûts sont dilués dans l'ensemble du disque.
Freddie : Nous aimons aussi énormément les Beach Boys, les groupes féminins des années 60s et plus généralement ce qui touche à Phil Spektor.

Vous mentionnez beaucoup de groupes des décennies passées mais peu de groupes contemporains, certains attirent-ils malgré tout votre attention ?

Justin : Je pourrais en faire une longue liste, qu'ils soient anglais ou américains ! A Londres, je pense plus particulièrement à Graffity Island ou French Kissing.
Freddie : Si je devais citer un groupe établi, je pense que ce serait Spoon.

Depuis quelques semaines, la presse britannique montre un intérêt très marqué pour votre groupe. Ressentez-vous une certaine pression ou des attentes vis à vis de The Vaccines désormais ?

Freddie : C'est assez étrange car nous ne nous intéressons pas à la presse de nous-mêmes, ce sont d'autres personnes qui nous mettent tous ces articles sous les yeux.
Justin : C'est un élément assez nouveau pour nous mais je pense que nous pouvons nous estimer heureux que ce soit le cas. Avec toute cette attention sur nous, il nous revient d'en tirer les bénéfices désormais. D'un autre coté, c'est un vrai challenge que nous devons relever et tous les groupes n'en sont pas capables. Les objectifs et capacités d'un groupe ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux que les médias lui prêtent. Au final, mieux vaut ignorer l'emballement médiatique et continuer à travailler sans trop de pression.

A quel moment avez-vous senti que quelque chose était en train de changer ?

Freddie : Bien avant que la presse ne parle de nous ! La première fois que nous sommes allés dans un studio pour répéter, il s'est passé quelque chose de spécial. Il y avait une certaine électricité dans la pièce qui nous galvanisait. Aujourd'hui encore, cette alchimie existe quand nous sommes rassemblés.

C'est une chose que vous n'aviez jamais vécue avec vos précédents groupes ?

Justin : Jamais ! En vivant une telle expérience, nous avons rapidement eu le besoin de connecter des personnes extérieures au groupes et de partager cette expérience. Nous ne pensions pas devenir un groupe important et encore moins intéresser autant de personnes si rapidement. En tant qu'amateur de musique, j'avais le sentiment de bien faire mon travail et je sentais que nos chansons pourraient plaire à d'autres également...

Vous avez récemment signé chez Columbia, pourquoi ce choix ?

Freddie : L'héritage musical de Columbia était vraiment impressionnant. Je pense notamment à Bruce Springsteen, The Clash ou Bob Dylan. Nous avons eu un excellent feeling avec cette maison de disques, en discutant avec les employés nous avons pu rencontrer de vrais amateurs de musique, pas juste des professionnels du milieu.
Justin : Nous ne sommes pas dupes, nous savons que Columbia est une grosse machine cherchant à gagner de l'argent, mais je pense que nous avons trouvé un juste milieu entre les passionnés de musique et le poids lourd de l'industrie musicale. J'ai bon espoir que nous allons pouvoir continuer à travailler comme nous l'entendons avec leur support.

Votre premier single, Wreckin Bar (Ra Ra Ra), était quant à lui sorti chez Marshall Teller il y a quelques semaines...

Justin : Ce sont des amis à nous, c'est pour cela que notre premier single est sorti chez eux. J'avais joué de la musique avec eux il y a quelques années, l'idée m'a donc parue intéressante de collaborer d'une manière un peu différente.

Le choix de cette chanson pour votre premier single était-il une évidence ?

Justin : Pour moi, c'était un choix très naturel pour notre premier single. Je ne dirais pas que cette chanson est la meilleure que nous ayons écrite mais elle est très directe et efficace, et d'une certaine manière elle représente notre façon de travailler. Je pense que c'est une chanson très excitante qui est capable d'obtenir l'attention des gens immédiatement et de leur donner envie de mieux nous connaître.

Il est rare qu'une chanson d'une durée de 85s soit si importante pour un groupe !

Freddie : J'étais sûr que ce point allait être évoqué (rires) ! Sa durée n'était pas en critère positif ou négatif, la choisir nous semblait juste la bonne solution.
Justin : Nous ne savions pas nous-mêmes quelle serait sa durée finale avant de l'enregistrer. C'est une chanson qui va droit au but et c'est ça qui me plaît. Notre espoir était d'attirer l'attention sur nous et de ce point de vue nous avons dépassé toutes nos espérances.

Vous allez maintenant être très attendus avec votre premier album. Qu'en est-il de votre coté ?

Freddie : L'album est pour ainsi dire fini ! Les dernières sessions d'enregistrement se sont déroulées au début du mois de décembre et il devrait sortir en mars prochain.
Justin : Nous avons pris beaucoup de plaisir à l'enregistrer. Comme nous étions occupés par les tournées, nous avons procédé progressivement en prenant quelques jours de temps à autres. Nous ne voulions pas y consacrer trop longtemps, l'idée était de capturer le moment présent avec une énergie live. Et je pense que nous y sommes parvenus...
Freddie : L'ensemble du processus s'est étalé sur une période d'un mois mais nous ne sommes pas restés plus de deux semaines en studio au total. Nous avons travaillé sur le disque avec un ingénieur du son londonien qui nous semblait être la personne la plus qualifiée pour le travail.
Justin : Nous avions beaucoup travaillé en amont de l'enregistrement. Nous avions géré toute la pré-production et les arrangements étaient déjà choisis, nous n'avions donc pas besoin d'un producteur mais juste d'une personne pour nous encadrer.

Vous n'avez pour le moment présenté qu'une poignée de titres comme Wreckin' Bar (Ra Ra Ra) et Post Break Up Sex, diriez-vous que l'album sera à leur image ?

Justin : Plus ou moins ! Les chansons seront plus variées du point de vue de leurs structures et certaines seront plus étirées, mais les personnes qui ont aimé ce que nous avons dévoilé jusqu'à maintenant apprécieront certainement le disque. Comme nos deux singles, les nouvelles compositions sont très directes dans un esprit pop. Quelques unes sortent du lot mais l'ensemble constitue une juste représentation de ce que sont The Vaccines.

Son titre a-t-il été choisi ?

Justin : Oui... Ce sera What Did You Expect From The Vaccines?. J'aime cette idée car elle ressemble à tous ces titres classiques des années 60s ou 70s. La phrase est partiellement tirées des paroles de Post Break-Up Sex que nous aimons beaucoup. Nous entendons beaucoup de bonnes ou mauvaises choses sur le groupe de la part de la presse et du public mais nous ne nous focalisons pas sur cela. Le titre de l'album est une forme de réponse à tout cela.

Il y a quelques semaines, vous avez été invités à jouer dans le show télévisé de Jools Holland alors que vous n'aviez encore sorti aucun single. Comment avez-vous vécu cette expérience ?

Freddie : C'était fantastique mais aussi intrigant...
Justin : Irréel même !
Freddie : Les jours précédents l'émission ont été très stressants, mais une fois sur place dans notre loge nous avons pris la mesure de ce qui nous attendait. En général tu es habitué à voir les artistes reconnus jouer dans des salles énormes, mais dans ce type d'émission tu partages une scène très resserrée avec ces pointures et tu réalises que ton job est le même que le leur.
Justin : C'était pour nous un honneur et une belle opportunité de nous faire entendre alors que nous sommes encore un très jeune groupe.

En 2011, vous allez probablement être amenés à donner un nombre important de concerts...

Freddie : Nous allons commencer l'année avec un concert à Londres puis nous avons passé quelques jours aux Etats-Unis pour jouer à New York et Los Angeles. A notre retour, nous participerons à une tournée organisée par le NME puis viendra une série de dates en Europe durant le mois de mars.

Vous êtes vous déjà fixés certains objectifs pour l'année à venir ?

Justin : Nous avons conscience de la difficulté de ce métier. Certains groupes ont été portés aux nues avant de disparaître, d'autre ont suivi le chemin inverse... l'idée est de tout faire pour durer. Il faudra pour cela que notre album plaise et que les concerts soient à la hauteur. Et continuer ainsi durant quelques années....