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The Vaccines

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 7 septembre 2021

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Back In Love City, le nouvel album de The Vaccines, est un disque très excitant. Fun, positif et bourré d'énergie, il contient de nombreuses pépites pop à dévorer. Entretien avec le fort sympathique Justin Young, loin des clichés de l'arrogante pop star auquel on est trop souvent habitué.

Quelle était votre intention pour ce nouvel album ?

Chaque fois que tu fais un album, tu veux faire mieux que la fois d'avant. Tu réalises, d'une certaine façon, le nouveau disque en réaction au précédent. Combat Sports était un album très rock, ici on voulait faire les choses comme si on était un nouveau groupe et aussi s'améliorer sur le songwriting. On a voulu s'amuser avec ce disque.

Vous avez dit à propos de cet album qu'il serait le plus lourd de votre carrière mais il est aussi très pop...

Oui, c'est vrai. On a toujours eu depuis nos débuts des mélodies pop. Tu as raison, il y a un côté très pop dans ce disque. On essaie toujours d'avoir cette balance entre pop et rock.

Back In Love City sort trois ans après Combat Sports. C'est votre moyenne, une sortie tous les trois ans depuis vos débuts...

A l'origine on aurait dû sortir cet album l'an dernier. On l'a terminé en décembre 2019. On a dû le repousser du fait de l'épidémie. Cela nous a permis de retravailler dessus ce qui fait qu'il est au final très différent de ce qu'il aurait pu être.

Comment avez-vous vécu la période de confinement ?

Cela a été dur. On s'est revus récemment avec le groupe. On ne s'était plus vus depuis plus d'un an.

Vous avez sorti un EP de reprises cette année. C'était pour vous amuser ?

C'était comme une récréation. On a voulu se reconnecter en tant que groupe.

On ne vous imaginait pas reprendre Wanda Jackson comme autrefois ABBA...

Oui, c'est juste. Quand tu fais de la musique depuis un certain temps tu te mets à écouter de plus en plus de choses différentes.

Vous semblez avoir un secret pour écrire les pop songs parfaites. Quel est-il ?

J'ai fait un deal avec le diable (rires).

Il y a des morceaux dans l'album comme Paranormal Romance ou El Paso qui ont tout du parfait hit single...

Ce sont deux de mes morceaux préférés sur le disque.

Vos chansons sont de parfaites pop songs mais qui ont en même temps une certaine complexité. Cette recette qu'avaient les Jam en leur temps avec des titres qui étaient numéro un dans les charts mais avaient aussi une grande et rare richesse mélodique...

Merci beaucoup. Cela fait super plaisir d'entendre cela.

Presque tous les morceaux du disque ont le format pop classique, trois minutes, trois minutes trente. C'est celui que vous affectionnez ?

Totalement. On aime écrire dans ce format. Quand on écrit des titres de plus de trois minutes cela me semble toujours bizarre.

Il y a plein de styles musicaux dans le disque, de la pop, des trucs un peu punk...

Cela n'a pas été fait de façon consciente. Mais quand tu enregistres un disque tu tends vers cela. C'était important de créer un disque assez divers. L'album est un peu comme une journée avec différents mood.

Vous l'avez enregistré à El Paso...

On a écrit le morceau El Paso avant même de savoir qu'on enregistrerait là-bas. On a fait un disque à Bruxelles, un à Londres, un à Los Angeles. C'est bien de sortir de sa zone de confort à chaque fois.

Et comment étaient ces journées d'enregistrement à El Paso ?

On a vécu les plus beaux moments de notre vie là-bas. C'était génial. Daniel Ledinsky est un producteur fabuleux.

El Paso est une ville pleine d'énergie. Cela me semble apporter ce sentiment positif que véhicule le disque ?

Je suis content que tu ressentes le disque comme un album positif car je le vois ainsi. Il y avait pas mal d'énergies négatives au moment de Combat Sports. Je suis content que tout cela ait disparu.

Cette année correspond au dixième anniversaire de la sortie de votre premier album. Que ressentez-vous par rapport à cela ?

C'est à la fois comme si c'était hier et lointain car on est maintenant des gens différents de qui on était à cette époque. On avait parlé de célébrer d'une manière ou d'une autre cet anniversaire mais le COVID-19 a empêché cela.

L'album avait été numéro 4 dans les charts. Est-ce que cela vous avait mis de la pression pour la suite ?

Tout à fait, mais ce n'est pas gênant. On a toujours eu de la chance et on a toujours eu l'envie. On a toujours eu envie de faire la meilleure musique possible.

Vous avez reçu de nombreux prix durant votre carrière. C'est important à vos yeux ?

C'est agréable, je ne peux pas dire le contraire. Quand cela arrive, c'est gratifiant. Mais il n'y a rien de mieux que d'être en studio ou de jouer live.

Quand vous avez joué en première partie pour les Rolling Stones, qu'avez-vous ressenti ?

C'est très excitant. Ils sont le plus gros et sans doute le plus grand groupe de rock de tous les temps. C'est indescriptible.

Est-ce que cela vous amené de nouveaux fans ?

Bonne question. Je ne sais pas trop en fait...

Il va y avoir une tournée anglaise qui débute ces jours-ci...

Oui. On est très heureux de remonter enfin sur scène.

Souvent les artistes pensent que leur dernier album est le meilleur. C'est aussi ton avis ?

Je pense. Je suis très fier de ce disque.

Comment as-tu vécu la défaite de l'Angleterre en finale de l'Euro de football ?

Cela m'a totalement déprimé. Toute la Nation l'était. On rêvait d'une nouvelle victoire en finale depuis si longtemps...