Une nouvelle soirée parisienne aux couleurs de l'Irlande, dont le fertile terreau musical n'en finit pas de nous offrir des jeunes pousses talentueuses et prometteuses. Inhaler, le jeune quatuor rock très tendance de Dublin est en forme et ne fait que nous aiguiser encore plus l'appétit nous dévoilant depuis presque un an des singles pépites punchy à souhait et vraiment entrainants.

Nous découvrons en première partie les bondissants
Fuzzy Sun issus de Stockport en Angleterre qui nous proposent pendant une bonne demi-heure un rock qui swingue dixit le chanteur, avec un tempo aux accointances funkisantes car doté d'une ligne de basse qui domine une bonne partie des titres comme les très bon
Pretty People et
Gentleman's Touch. Le petit brin de voix et les arpèges de guitares très aériens rappellent la pop lumineuse de Phoenix et les titres le plus dansant de Two Door Cinema Club. Un bon melting pot à écouter en EP en attendant plus.
La Maroquinerie affiche complet pour
Inhaler et les plus néophytes sont assez étonnés de voir en plus de la cohorte de jeunes fans féminines toutes en paillettes et en couleurs une bonne partie de la salle aux tempes grisonnantes et aux tee-shirt élimés en mode rock des années 80.
Et pourtant, l'harmonie se révèle surprenante quand tout du long du court set de quarante-cinq minutes la majorité des titres sont littéralement repris en chœur par tout l'auditoire.

Cessons donc le suspense, si tant est qu'il y en est un, pour révéler qu'Inhaler se trouve être la formation du jeune fils de Bono, Elijah Hewson. La comparaison s'arrêtera à peu près là car à part se voir attribuer d'office les faveurs des fervents fans de U2, le style et le look sont tout de même éloignés de ce qu'a pu produire la bande à Bono à ses débuts, quoi qu'en disent les critiques qui souhaitent machinalement trouver des points communs venant attester du pouvoir de la génétique.
Ce qui ressort du tour de chant d'Inhaler est une pop-rock bien menée à la guitare dominante et véritablement pêchue, le tout enveloppé dans un écrin aux arrangements modernes et se dotant d'une belle ligne de synthé un brin rétro, d'où probablement ici le lien recherché avec le U2 des premiers jours.
Le single le plus populaire est
It Won't Always Be Like This, lequel donne un bon aperçu de la sonorité dominante chez les jeunes dublinois. La mélodie tire allégrement les ficelles d'une pop-rock mainstream mais se trouve toujours rehaussée des riffs des guitares d'Elijah Hewson et de Josh Jenkinson. Autre single assez sucré (rapport avec le titre nous supposons),
Ice-Cream Sundae qui charme par son clavier aux échos assez candides.

Le groupe ne peut néanmoins pas être coaché par aussi prestigieux sans offrir son lot de performance physique sur scène. Elijah Hewson se montre particulièrement aguicheur et survolté, le public très acquis à sa cause n'en demandant pas moins, ses allers-retours vers les premiers rangs étant incessants.
My Honest Face au fort potentiel ancre le son du groupe dans un rock synthétisant qui ne révolutionne pas (encore ?) la face du monde mais qui annonce une motivation réelle d'Inhaler à trouver sa place, loin des étiquettes "fils de" ou "made in".
On reconnaitra quand même que les chiens ne font pas des chats s'agissant de la voix. On y retrouve définitivement ce timbre fin mais puissant et ces petits éraillements qui viennent de ci de là nous replonger dans cette fin des années 70 où un autre jeune quatuor de Dublin commençait à faire parler de lui.