Dinosaur Pile-Up

Avec une régularité de métronome depuis le début de l’année, le trio poids lourd britannique nous assène ses compositions brut de décoffrage et sans concessions. Pour sa troisième livraison au titre un tantinet pompeux, le combo double la mise habituelle en nous offrant un EP de pas moins cinq nouveaux morceaux. L’occasion nous est donc donnée de vérifier si l’empilement de dinosaures puise toujours résolument ses racines dans le rock des années quatre-vingt-dix ou bien s’il propose désormais une touche un peu plus novatrice.

Las, si les mélodies sont toujours aussi implacables et efficaces, à l’image de Cat Attack ! qui déroule de grands riffs assassins derrière un chant qui oscille entre détachement et extrême conviction, l’originalité semble faire encore plus défaut que sur les réalisations précédentes. Ainsi, on finit même par sombrer dans l’ennui avec Melanin, sorte de morceau hybride qui peine à décoller sur un faux tempo moyen. Et la chanson qui clôture le cinq-titres, Beach Bug confirme cette impression mitigée.
Les deux premières compositions, en revanche, et surtout un Summer Hit Single relativement subtil et entraînant, se laissent écouter avec une certaine jubilation, grâce notamment à la recette déjà utilisée à de nombreuses reprises par la passé. Malgré une exécution sans failles, Dinosaur Pile-Up vit un peu sur ses acquis et rechigne à se remettre en question, voire se renouveler. Et on craint qu’à court terme l’auditeur ne finisse par se lasser et prenne en grippe des mélodies bien ficelées mais tellement prévisibles qu’il est bien difficile d’accorder à cet EP le titre de plus puissant de l’univers.

Il reste à espérer que le trio reverra rapidement sa copie avant d’être précipité aux oubliettes des jeunes formations prometteuses mortes-nées.