Dinosaur Pile-Up

2013, année animale en Grande Bretagne ? Après le retour (raté) des Pigeon Detectives, et en attendant celui des Arctic Monkeys, c’est au tour de Dinosaur Pile-Up de nous gratifier de la sortie de leur nouvel album après trois ans d’absence. A l’époque la déception avait été plutôt importante face à un premier album plus qu’inégal, lequel donnait pourtant suite à trois EPs extrêmement prometteurs.

Après moult remaniements au sein du groupe (seul Matt Bigland au chant et à la guitare aura survécu au Big Bang), le trio basé à Leeds revient avec son nouvel effort, (dont la sortie était initialement prévue en mai) sur lequel leur ligne de conduite est restée identique. Au programme : grosses guitares, de la batterie à profusion et des rythmes qui tranchent dans le vif du sujet. Amateurs de pop légère, vous pouvez cesser la lecture de cet article ici même.

Dinosaur Pile-Up a certes de l’énergie à revendre, et on ne va pas s’en plaindre, mais le groupe n’apporte, hélas, rien de nouveau au paysage rock actuel. Ils ont même tendance à emprunter leur style à leurs cousins d’Outre-Atlantique : le rythme est dur et sec comme chez les Foo Fighters voire les Queens Of The Stone Age, comme en témoigne le titre introductif Arizona Waiting. Mais cela est cependant bien connu, les imitations sont moins bonnes que les originaux, et ce premier titre se révèle extrêmement fadasse et excessif dans son utilisation de la guitare et de la batterie. La voix, bien que possédant un style original, trouve ici très mal sa place.
Faux départ donc mais qui se voit immédiatement rattrapé par Derail, titre plus léger et plus maîtrisé au riff imparable. Le rouleau compresseur refait son entrée sur des titres comme Heather, au refrain terriblement mièvre (à base de « Don’t go breaking my heart again »), mais très efficace d’un point de vue auditif. Même jugement pour Summer Gurl ou White T-Shirt And Jeans.

Ce qui était également à prévoir se produit : pas de bon album de rock dur sans petite balade au milieu pour calmer les esprits. Et c’est ici The Way We Came qui assure ce rôle convenu et dont on se serait bien passé. L’album peine alors à repartir sur la fin, seul Start Again sort légèrement du lot des quatre derniers titres. Le final sur Nature Nurture agace, Matt Bigland répétant inlassablement et en boucle pendant quasiment deux minutes « Nature, Nurture ».

L’ensemble se révèle donc terriblement inégal pour ce deuxième opus de Dinosaur Pile-Up. Certains titres ressemblent de beaucoup trop près à ceux de groupes pour jeunes adolescentes rebelles, alors que d’autres tirent très bien leur épingle du jeu en proposant des riffs d’une grande efficacité. On sent néanmoins que le groupe arrive rapidement à cours d’inspiration : trois ans d’attente pour seulement trente-cinq minutes de musique, il reste à espérer que l’extinction de l’espèce n’est pas programmée pour un avenir trop proche.