Dinosaur Pile-Up

Signifiant littéralement un empilement de dinosaures, le trio poids lourd de Mount Fire ne fait pas dans la dentelle sur le papier. Et leur première livraison discographique du début de la nouvelle année nous en avait déjà donné la confirmation. En effet, les deux brûlots la composant, à savoir le très ricain My Rock’n’roll , aux accents gras et râpeux, inspirés du grunge des années quatre-vingt-dix et le plus subtil et obsessionnel Love Is A Boat And We’re Sinking, dévoilant l’inégalable touche british élevée au rang d’exception culturelle, laquelle présente chez les formations comme Biffy Clyro ou encore Sucioperro, avaient su imposer leur rock pachydermique sans concessions.

Avec Traynor, un nouveau cap semble avoir été franchi, que ce soit du point de vue de la rigueur mélodique et technique, ainsi que du point de vue de l’inspiration et la légèreté harmonique. Ainsi ne peut-on éviter la comparaison avec l’une des formations les plus virtuoses de sa génération, les regrettés Compulsion, sorte de combo dévastateur et authentique de la fin du siècle dernier. Et l’analogie ne s’arrête point aux riffs musclés et virevoltants qui font acquérir une grande profondeur à une rythmique relativement classique, car le chant, désormais rauque et voilé, ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de la référence sus-évoquée.

Finalement très éclectique eu égard au fait qu’il propose trois univers différents en trois chansons, Dinosaur Pile-Up semble trouver progressivement ses marques en rectifiant son tir de DCA pour finir par ajuster ses rafales de Kalashnikov et faire mouche non sans une certaine précision. S’il reste au groupe à instiller quelques nuances dans son jeu et peut-être revoir à la baisse son attitude un tantinet trop rock’n’roll, bref, faire preuve d’un soupçon de sobriété, ce second single, à l’image de son prédécesseur, nous donne de bonnes raisons d’être très optimiste pour l’avenir à court terme des pensionnaires de Jurassic Park.