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Fixers

Here Comes 2001 So Let's All Head For The Sun

Fixers - Here Comes 2001 So Let's All Head For The Sun
Chronique Single/EP
Date de sortie : 09.05.2011
Label :Vertigo
1
Rédigé par Thibaud, le 13 juin 2011
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Ah l’éclectisme, c’est une bonne chose, c’est certain. Après tout, à notre époque, vu l’afflux massif via différents médias de musiques différentes et l’augmentation des plateformes d’écoutes en streaming, les auditeurs et futurs groupes ont face à eux un catalogue de musique impressionnant, plus accessible permettant de constater un mélange sonore relevant d’influences très diverses. Une bonne chose, puisque de nouveaux genres se créent. En résumé, la musique en général évolue. Pourquoi vous parler de cela ? Et bien parce que j’accuse (et le mot est volontairement choisi) Fixers d’être trop éclectiques, dans le sens où leur musique en vient à se perdre dans moult directions ; et donc par là même de perdre l’auditeur en route.

Pour leur précédent single, Iron Deer Dream, nous avions déjà pu constater que Fixers n'étaient déjà pas forcément partis du bon pied avec un titre ressemblant à une sorte de démo crade d’Animal Collective. Et encore, c’est un rapprochement très avantageux vu la qualité du titre. Cette chronique ne peut être tendre avec cet EP qui relève non pas d’une envie volontaire de la part de Fixers de nous massacrer les oreilles, mais essentiellement d’un groupe qui se cherche et a du mal à se trouver. Beaucoup de mal.
Au fond, cet EP commence plutôt bien. Another Lost Apache est un titre correct, avec une intro directement piquée aux Fleet Foxes et plus anciennement les Beach Boys. Le groupe part ensuite dans un trip britpop en mélangeant les chœurs et incorporant par-ci par-là des montées et breaks électroniques. Comme vous pouvez déjà le constater, c’est un joli fourre-tout, mais l’ensemble s’écoute. C’est surtout la suite qui va directement nous assommer avec Crystals, qui s’éloigne déjà complètement de l’atmosphère du premier titre pour partir vers une ambiance math-rock avec une mélodie proche de Bloc Party et un chant honteusement copié sur celui d’Animal Collective.

Encore un beau fouillis qui malheureusement est beaucoup plus agressif que le premier titre, puisque tout se superpose pour former un indigeste sandwich musical dans lequel il est difficile de mordre sans se tâcher. Si l’on écarte la métaphore, disons que le tout est inutilement surchargé, et l’on finit par assister à un titre bouffi, dans lequel on ne rentre jamais vraiment malgré des influences louables. La piste suivante, Uriel, part là encore dans une direction totalement différente : beaucoup plus « planant », avec quelques montées faussement épiques, on découvre un titre qui n’est jamais vraiment reposant et où le groupe, lors des montées, semble avoir peur de trop s’énerver. Bref, des musiciens qui ne savent trop comment se situer eux-mêmes au sein des compositions, et ce ne sont pas les vocalises kitsch de la fin du titre qui sauveront le groupe.
Mais le pire est atteint lors de Passages Love In Action, ou plus de six minutes de non-sens musical. Le groupe part dans de nombreuses directions, avec des samples de dance, du piano classique, des rythmiques afro-beat, un chanteur qui semble imiter Mika, des instants bruitistes sans raison, des chœurs qui partent dans tous les sens... Si vous désirez entendre ce qu’est une bouillie sonore, ce titre est une bonne représentation du genre.

Encore aujourd’hui, impossible de comprendre la démarche du groupe, si ce n’est peut-être l’envie de la part de celui-ci de proposer volontairement quelque chose de décalé, de totalement conceptuel... et donc de faire n’importe quoi en croyant que cela deviendra innovant. On ne peut qu'espérer que Fixers sauront un jour se fixer un véritable objectif musical car, pour l’instant, difficile de voir ici une quelconque ligne directrice.
tracklisting
    01. Another Lost Apache
  • 02. Crystals
  • 03. Uriel
  • 04. Passages Love In Action
titres conseillés
    Another Lost Apache
notes des lecteurs
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