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Fixers

Iron Deer Dream

Fixers - Iron Deer Dream
Chronique Single/EP
Date de sortie : 21.02.2011
Label :Young & Lost Club Records
15
Rédigé par Aurélien, le 25 février 2011
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Mais qu’a donc bien pu faire ce jeune et innocent groupe d’Oxford pour provoquer, en l’espace de quelques écoutes, une réelle aversion auditive pour quiconque osant jeter une oreille attentive sur leur dernier single nauséabond et invraisemblablement intitulé Iron Deer Dream ? Pas grand chose à priori, si ce n’est se prétendre ultra créatif pour au final aligner les genres et faire preuve de mauvais goût.

Tout d’abord, le cas Fixers nous rappelle à quel point la frontière peut être mince entre créativité et grossièreté. Toutefois, ceci n’excuse pas tout. Le son psychédélique migraineux de Brian Wilson ou Bruce Haack d’un côté, la dance aérienne des 1980s de Tom Tom Club de l’autre, font partie des malheureuses influences revendiquées par les cinq jeunes anglais. Très poussiéreux tout cela me diriez-vous ? Complètement ! Dès lors, si l'on devait leur trouver quelques ressemblances plus parlantes avec certains de leurs contemporains, on irait plutôt grossièrement chercher un mimétisme du côté de MGMT ou de Animal Collective, mais en beaucoup moins bon.

Ainsi, trois minutes et vingt-deux secondes accablantes pour Iron Deer Dream auront suffi pour flinguer dans notre estime un groupe qui s’annonçait pourtant prometteur (souvenez-vous de Amsterdam, leur tout premier titre.) Cependant, ces effets d’écho dignes d’une mauvaise parodie musicale sur la voix du pénible chanteur en guise d’introduction, ces claviers pathétiques tout au long du morceau, ces chœurs incessants qui agacent, mais surtout cet ensemble, sorte de litanie sonore pop mal placée, nous fait grandement apprécier l’arrivée de la vingt-troisième seconde finale tant attendue, synonyme de silence et de décrispation.

Finalement, bien que le label Lost And Young Club nous ait habitué à de bien meilleures découvertes (Bombay Bicycle Club, Ou Est Le Swimming Pool, Pull Tiger Tail), ce dernier détient également quelques ratés mortifiants à son actif (Oh Minnows, Othello Woolf) Dans cette dernière catégorie, une place libre attend dorénavant les cinq gars de Fixers et leur grosse déconfiture Iron Deer Dream.
Bon joueur, on espère qu’ils sauront réparer cette déconvenue au plus vite, ainsi que soigner ce mal créatif qui les ronge. D’ici là, si vous vous obstinez absolument à découvrir musicalement Oxford et sa scène indie actuelle, on vous incitera de préférence à vous rabattre sur Trophy Wife, leurs voisins directs qui eux ont vu tout juste jusqu’à présent.
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