Chronique Album
Date de sortie : 14.05.2012
Label : Vertigo/Dolphin Love
Rédigé par
Charlotte Haas, le 23 mai 2012
Le quintet venu d'Oxford, qui a déjà deux EPs et plusieurs singles à son actif, poursuit sa course effrénée avec la sortie de son tout premier album We'll Be The Moon signé sur le label Vertigo Records. Un disque aux effluves sonores extrêmement riches, qui peut surprendre voire agacer, mais en aucun cas laisser indifférent.
Le premier titre en forme d'ouverture est majestueux. Sous les nappes de synthés fantomatiques se cache une infinité de sons qui s'entrelacent, des harmonies, des grelots et des lignes de guitare serrées qui font de ce titre une réelle pépite. Le morceau possède cette force surnaturelle de susciter à ses débuts l'évocation d'une marche lunaire puis de nous conduire ensuite dans une jungle amazonienne rêvée peuplées d'oiseaux imaginaires dont le toucan toco aurait pu en être l'inspiration. Ce morceau exotique, telle une célébration faite au vénéré Brian Wilson dont l'ombre plane sur l'ensemble de l'album, saura ravir vos plus beaux étés californiens.
Si ce premier morceau laisse entrevoir un album séduisant et plein de surprises, la poursuite de l'écoute va néanmoins infirmer progressivement ces premières impressions. Très vite, la magie ne prends plus et s'évanouit dans un schéma sonore vu et revu jusqu'à devenir indigeste. Chœurs omniprésents, martèlements rythmiques, nappes voire noyades de synthés et exagérations vocales sur Floating Up nous amènent à reconsidérer notre engouement premier.
La suite n'est guère meilleure. Si Crystals évite de près la noyade avec un riff sympathique, ce n'est pas le cas de Iron Deer Dreamer, acmé de kitscherie poussant les échos et le martèlement jusqu'à saturation. Déception encore à l'écoute de Pink Light, véritable caricature pop qui semblait pourtant si bien partie avec l'arrivée joyeuse de sautillements rythmiques. Malheureusement, ces derniers sont très vite rattrapés par la sensation d'un morceau déstructuré et finalement sans corps ni âme conclu par une fin brutale marquée par la rupture quasi accidentelle du synthé.
L'ensemble de l'album laisse une impression bizarre. Celle d'avoir aimé puis tour à tour détesté ce qui nous avait pourtant séduit. L'album est il trop ambitieux ? Sans doute. We'll Be The Moon est à l'image de la pochette qui semble représenter un paysage de campagne recouvert voir caché par des cristaux de couleurs vertes et roses. Une pochette kitsch comme la musique qui se noie dans des formules musicales usées à l'extrême jusqu'à en perdre leur essence.
Fixers sera la lune, oui, mais une lune dévorée par les étoiles et noyée par les aurores boréales.