Lucy Rose

Parfois, la beauté d’une musique paraît tellement simple et évidente qu’elle nous rappelle les plus beaux moments que nous ne voudrions admettre. Les compositions de Lucy Rose sont de cette catégorie : magnifiquement directes et légères. Produit par Charlie Hugall (Florence & The Machine, Jack Peñate, Crystal Fighters), Middle Of The Bed, le premier single de la jeune Lucy est d’une pureté potentiellement romanesque. La musique semble y être un jeu, un partage, loin, très loin même des instincts dominateurs imposés par les gros labels sur une majeure partie des groupes qu’on surnomme hâtivement « nouveaux phénomènes ».

A la fois gourmande et amoureuse de sons, Lucy Rose parvient à théoriser son approche dans un EP à plusieurs visages. A l’instar d’un paysage urbain en constante évolution, les trois remixes de Middle Of The Bed permettent de construire et déconstruire ses propres chansons. En révélant à l’auditeur l’essence délicate d’une composition mille-feuille, les remixes de Ferdie Kingsley, Dalies Jukebox et Jono Cary perpétuent la mise en avant d’un timbre de voix cristallisant. Mention spéciale toutefois au dernier nommé pour sa réinterprétation aux beaux airs de post-dubstep qu’un gaillard comme Skream n’auraient certainement renié. Une belle et bonne façon de conclure une première publication en opposant intelligemment maximalisme contre minimalisme.

A tel point que l’on ne sait plus alors, coincé entre diverses approches, sur quelles oreilles écouter. Au beau milieu du lit, d’une voix poignante, Lucy Rose n’a sans doute pas fini d’alléger la douleur des rêves.