Dry The River

Quelque fois, il est bon de savoir qu’il y a une route, et qu’elle est saine. Celle de Dry The River se dirige vers un endroit mystérieux à l’adresse inconnue. On y sent le souffle euphorisant d’un groupe en pleine ascension vers le ciel. Qui semble déjà lui appartenir.

Tels de vieilles et fidèles groupies, voilà un an et deux EP que nous suivons au plus proche des larmes ces irrésistibles jeunes hommes. Qu’ont-ils de si particulier ? Si leur schéma sonore est d’ores et déjà connu comme deux et deux font quatre, l’ambiance, elle, paraît tellement imagée qu’il suffit d’écouter une de leur composition pour devenir Robert Doisneau. En recherchant la simplicité, en guettant notre quotidien, Weights And Measures puise à l’essence de la vie.
Tendre et nostalgique, le groupe peut également prendre l’apparence d’une déchirure profonde à travers le chant crève-cœur de Peter Liddle. Malgré cette apparente douleur, on se dit que la vie doit être douce sous les paysages dessinés par des morceaux tels que Family Tree et l’éponyme Weights And Measures. Des tableaux naturels et splendides où l’on ressent l’influence ésotérique d’artistes comme Leonard Cohen, Neutral Milk Hotel ou encore Neil Young.

Les cinq londoniens ont tout compris et ils osent tout. Ils se permettent même une reprise alléchante et attachante du non moins ténébreux Josh T.Pearson (Thou Art Loosed). Leur concert à la Boule Noire le 6 novembre, dans le cadre du Festival des Inrockuptibles, ne promet que le sublime. Sur la nouvelle scène folk anglaise, héritière des Fleet Foxes et autres comparses américains, c’est vers ces barbus qu’il incombe désormais de poser l’oreille.