PAWS

Ce Misled Youth EP de PAWS ressemble à un lendemain de soirée. Le réveil est pas évident, ça bouge un max là-haut : le cerveau à l’étroit dans ses 1500 cm² essaye de trouver une issue de secours mais reste collé aux parois de la boite crânienne comme un crachat sur un mur. Au travers de cet EP de cinq titres enregistré en une semaine, ces trois Ecossais d’obédience punk vont chercher des sonorités plus pop et garage lo-fi en jouant à la cool une musique aussi sympathique qu'éphémère comme la durée de vie d'un tatouage Malabar s’effaçant après deux douches.

La basse de Bainz et Linus Van Pelt bourdonne comme une mouche, dans le genre buffle noir d’Afrique australe sous morphine zigzaguant dans le salon, tandis que la guitare a ce petit accent acidulé du jus d’orange tout juste sorti du frigo. Une petite note fruitée s'étendant sur les cinq morceaux. Malgré cela, une sorte d’apathie se dégage de leur musique, un manque de puissance paradoxal pour un groupe qui se réclame punk, en plus d’une impression de déjà entendu. Parfois, ça bouge un peu, à l’image de The Hospital Song. Misled Youth ramone les orifices auditifs, en mode Bad Reputation de Joan Jett devenue la Bande Originale de la série Freaks & Geeks, alors que Oh, The Places You’ll Go, constitue un final en roue libre, pareil à un dimanche après-midi.

On passe ainsi la journée à traîner ce boulet de fatigue et de gueule de bois à travers les pièces de la maison, quand ce n’est pas au fond du lit. Abandonné par le corps et la tête en chômage technique volontaire, il aurait suffi d’un peu d’aspirine et de quelques verres d’eau avant de se coucher pour être plus frais qu’une viande avariée, trouvant le salut en mâchant des chewing-gums devant des séries américaines pour ados. C’est cool mais on ne passerait pas deux jours de suite dans cet état-là.