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PAWS

Paris, Maroquinerie - 31 mars 2014

Live-report par Cyril Open Up

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Guitare, basse, batterie, il n'y a que ça de vrai. Pas besoin de s'encombrer de claviers qui ne servent à rien quand on joue dans un groupe comme le leur. C'est très certainement ce que pensent les écossais de PAWS. Le trio a croisé la route des américains We Are Scientists et l'entente a été tellement bonne qu'ils leur ont offert les premières parties de leur tournée anglaise l'année dernière. C'est donc en toute logique qu'ils leur ont réitéré l'invitation cette année sur les tournées européennes et américaines pour un total de quasiment quarante dates en commun !

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Les américains renouaient ce soir avec la mythique salle des soirées Inrocks Indie Club qui les avaient vus partager l'affiche de You Say Party! We Say Die! un beau soir de 2006, mais là n'est pas le sujet puisque nous sommes ici pour nous intéresser au groupe écossais de la soirée. Un tout petit peu moins d'un an après son précédent passage à l'Espace B, le trio prend place à 20h00 précises devant un public que l'on peut difficilement qualifier d'autrement que de clairsemé. Phillip Taylor, Josh Swinney et Matthew Scott s'installent derrière leurs instruments et entament le set par un bien désagréable et involontaire larsen. L'incident vite maîtrisé, il est temps d'entamer le concert avec Catherine 1956, titre qui ouvre leur premier album Cokefloat! publié en octobre 2012 chez Fatcat Records. La voix de Phillip part un peu dans le décor de temps en temps mais cela colle tellement bien à leur musique influencée par les 90s que l'on ne peut rien y trouver à redire.

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Les trois jeunes garçons ont de quoi nous ravir avec leur esprit DIY qui se ressent dans leurs pochettes de disques tout autant que dans leurs compositions. PAWS ne sont pas venus pour faire de la figuration. L'énergie qu'ils dégagent est communicative. Matthew à la basse est loin d'être statique, ses cheveux mi-longs sont souvent actionnés par les mouvements de sa tête et volent en tous sens, masquant, par instants, en partie son visage. Josh, à la batterie, tape avec force et fracas sur ses instruments imprimant un rythme intense à leur grunge pop qui bastonne. Le chanteur est plutôt heureux de jouer ici car, de ses propres dires, il trouve le vin particulièrement bon, juste avant d'en reprendre une bonne rasade directement à la bouteille. Le groupe s'essaie à jouer quelques nouveaux morceaux qui sortiront sur un prochain album à paraître dans le courant de l'année. Pas de grande surprise dans ces compositions, on retrouve bien la fougue qui caractérise le trio ainsi que cette façon d'écrire de véritables bombinettes avec ce qu'il faut de réverb dans la voix, une guitare hurlante et une batterie tapageuse. PAWS perpétuent la tradition de cette musique qui fait du bien aux oreilles, donne des envies de dodeliner de la tête et de sauter partout comme un fou.

Le public se prend au jeu, stoppe les conversations entamées et commence à remuer sous les impulsions des baguettes qui se fracassent contre les fûts. La guitare hurlante de Sore Tummy met tout le monde d'accord et élève la température ambiante ne tardant pas à faire tomber son blouson au chanteur. Ce dernier se demande d'ailleurs si le fait que l'on dise que Paris est la capitale de l'amour est un cliché de carte postale ou si cela est bien la réalité. Devant la réponse plutôt floue du public, il repartira avec un certain doute en tête non sans nous avoir déclaré que Françoise Hardy était l'une de ses personnes préférées. Josh s'essaiera même à quelques mots en français, Phillip nous apprenant que la mère de ce dernier enseigne notre langue dans les écoles écossaises.

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Entrainante, percutante et sacrément efficace, la musique de PAWS pourrait rappeler par moments celle des canadiens Japandroids. Le trio produit ainsi une déferlante d'harmonieux décibels qui surfe sur le punk à roulettes, le grunge ou encore le garage. Criards par certains côtés, leurs courts hymnes démoniaques savent comment attraper par le palto et mettre un bon petit coup derrière la tête. Ces jeunes, même pas encore trentenaires, auront su lancer les débats avec un talent certain, laissant la scène fumante et le public bouillant avant que les américains We Are Scientists ne prennent la relève.